Débâcle du Parc de Bukanga Lonzo : Les 8 insuffisances informatives et techniques de l'audit de l'IGF, selon Matata

Vendredi 12 février 2021 - 13:04
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Devant la presse ce vendredi 12 février 2021, l'ex-premier ministre de la République démocratique du Congo, Augustin Matata Ponyo, a révélé 8 insuffisances informatives et techniques de l'audit réalisé par l'Inspection Générale des Finances (IGF) sur le Parc agro-industriel de Bukanga Lonzo.

(Insuffisances informatives et techniques de l'audit de l'IGF) :

1. L'IGF affirme qu'il n'existe pas d'études de faisabilité proprement dites sur le Parc agro-industriel de Bukanga Lonzo. Sur cette question, Matata Ponyo a fait savoir que 7 études dont 2 études principales (étude du sol et financière) ont été réalisées.

2. Non respect des procédures de passation des marchés publics. Pour l'ex-premier ministre, la mise en œuvre des concepts d'un PAI nécessitait une entité disposant des compétences au-delà d'activités agro-industrielles. "La complexité et la particularité du marché rendaient nécessaire le recours à une procédure de gré-à-gré. Le gré-à-gré est aussi reconnue comme une procédure lorsque les conditions l'exigent", a-t-il dit.

3. Le premier ministre honoraire est responsable intellectuel de la débâcle du Parc agro-industriel de Bukanga Lonzo selon l'IGF.

À ce sujet, Matata Ponyo a indiqué que l'IGF ne précise pas ce que renseigne le contrat signé entre l'État congolais et Africom à propos de la manière dont les paiements devraient être exécutés. Ladite entreprise, a-t-il insisté, est tenue responsable de toutes les dépenses liées au projet. 

4. Le premier ministre honoraire était le centre de gestion et d'engagement de toutes les dépenses du projet (...). Cette accusation a été rejetée par l'ex-premier ministre.

"Sur base de quels matériels l'IGF se permet de qualifier le bureau du premier ministre honoraire du centre de gestion et d'engagement de toutes les dépenses du projet ? Les paiements n'étaient pas ordonnés à partir de la Primature. Le premier ministre ne signait pas de lettres pour ordonner ou exiger des paiements. Sauf pour quelques cas. Dans la conception de notre éthique, il nous était inconcevable de nous instituer comme centre des dépenses en lieu et place du ministre des finances", a-t-il déclaré. 

5. Débâcle de Bukanga Lonzo. Selon Matata, l'usage des mots tels que "débâcle" donne l'impression d'une mise en scène théâtrale imaginée ex nihilo. 

6. Utilisation d'une société-écran pour se faire rémunérer indûment. "S'il y a une société-écran, l'IGF doit dire de quelle société s'agit-il", a lancé le sénateur Matata Ponyo.

7. Surfacturation dans la mise en œuvre du projet.

Pour Matata, selon les termes du contrat signé entre le gouvernement et Africom, cette société est tenue responsable du point de vue technique et financier de l'ensemble de l'exécution du projet.

"Quelle est la responsabilité de la Primature ou du premier ministre qui n'était nullement impliqué dans la gestion quotidienne du projet ?", s'est-il interrogé.

8. Ministre de l'agriculture et celui des affaires foncières ont indiqué qu'ils ont été appelés à signer la dite convention sans en connaître les tenants et les aboutissants du projet. À en croire l'ancien premier ministre, les deux ministres demeurent responsables de leurs signatures. "Aucun ministre n'a émis une quelconque réserve avant ou après la signature du contrat", a-t-il ajouté. 

Il a aussi souligné que le Parc n'a pas été inventé par la Primature et ledit projet se trouve dans le projet national d'industrialisation agricole. "Ça se trouve dans le ministère de l'agriculture. Mais le rôle de la Primature, c'est d'impulser la mise en œuvre. C'est même une recommandation de la SADC (Communauté des États d'Afrique Australe) ", a-t-il soutenu.

Pour rappel, le projet du Parc agro-industriel de Bukanga Lonzo avait été lancé en 2014 par le gouvernement Matata. Il avait été arrêté en 2017. Lors d'une conférence de presse tenue en novembre 2020, l'inspecteur général de l'IGF, Jules Alingete, a affirmé que sur les 285 millions de dollars américains sortis par le gouvernement pour ce projet, seuls 80 millions ont été dépensés pour son exécution et 205 millions se sont volatilisés.

Prince Mayiro