Les autorités du Parc National des Virunga s'inquiètent de la recrudescence de l'insécurité dans ce patrimoine, qui secoue le secteur touristique déjà handicapé suite aux différentes crises sanitaires qui ont frappé le pays ces dernières années.
Dans son exposé lors du quatrième forum sur l'Alliance Virunga tenu ce mardi 02 mars 2021 à Goma, le Directeur Général de Virunga Énergies, un département de l'Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) chargé de la distribution de l'électricité, a indiqué qu'avec le récent meurtre de l'ambassadeur d'Italie dans la région, le Parc des Virunga aura encore besoin d'au moins deux années pour regagner la confiance des touristes.
« Le tourisme est extrêmement fragile, dépendant de l'insécurité et des conditions sanitaires. Vous ne pouvez pas mesurer le malheur qui nous est arrivé avec l'assassinat de l'ambassadeur d'Italie tout récemment. On allait relancer le tourisme le 1er avril 2021 car tout était déjà fin prêt. On était en train de préparer les personnels, préparer les véhicules, préparer tout l'appareil destiné au tourisme, mais cet assassinat va nous couter probablement deux ans avant de refaire la confiance et que les gens reviennent au Congo », s'est plaint Ephrem Balole, DG de Virunga Énergies.
Cependant, il affirme que le tourisme se poursuit sur l'île de Chegera, qui est totalement sécurisé pour les touristes et à un coût sensiblement réduit.
« On a eu la suspension du tourisme, mais il y a au moins un actif qui est en train de tourner. Je souhaite que des Congolais puissent avoir l'opportunité d'y aller, c'est l'île de Chegera qui n'est pas loin et il n'y a pas d'insécurité là-bas. Je vous demande d'y aller, ayez l'occasion d'y aller, ça ne coûte pas cher, c'est 35 dollars américains à dépenser toute une soirée », a-t-il rassuré.
Pour rappel c'est depuis le 23 mars 2020 que les activités touristiques sur les gorilles de montagne ont été suspendues dans le Parc National des Virunga suite à la pandémie de covid-19.
Ce patrimoine mondial fait fasse à une situation sécuritaire alarmante avec notamment des attaques ciblées contre les écogardes et contre les populations riveraines.
Le 22 février dernier, l'ambassadeur d'Italie Luca Attanasio, son garde du corps et un chauffeur congolais conduisant un convoi d'une agence de l'ONU ont été tués dans ce parc à hauteur de Kibumba dans une embuscade que le gouvernement attribue aux rebelles rwandais des FDLR.
Glody Murhabazi, à Goma