Beni : Sur appel de la société civile, les habitants de Mangina observent 2 jours sans activités socio-économiques pour exiger la sécurité

Mercredi 24 mars 2021 - 07:01
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Photo 7SUR7.CD

Les activités socioéconomiques sont restées paralysées le mardi 23 mars 2021, dans la commune de Mangina, qui se situe à une trentaine de kilomètres au nord de la ville de Beni (Nord-Kivu). La société civile locale a décrété deux jours sans travail (mardi et mercredi, Ndlr) pour exiger la démission du commandant de la Police Nationale Congolaise (PNC) jugé « incompétent » dans la restauration de la sécurité dans la région.

Dès la matinée du mardi, les boutiques, magasins et établissements scolaires n’ont pas ouvert leurs portes. Il en est de même pour le transport en commun.

Rangi Jupson, président de la société civile de la commune de Mangina évalue la réussite de la première journée sans activités à 80%. Il dit regretté le fait que le commandant de la Police locale soit insouciant de l’insécurité qui sévit dans l’entité.

« Nous avons vu qu'il y a des vols à mains armées. Il y a au moins plus de 7.000 $ dépouillés par des bandits à la population. Nous voulons que le Commissaire Supérieur Principal nous amène un autre major de Police qui sera à mesure de sécuriser la population de Mangina. Maurice Lofanzola est porte-parole du comité local de sécurité dont nous sommes aussi membres. Souvent, il y a des activités que nous proposons mais il boycotte. Donc, ça veut dire qu'il n'accepte pas ce qui est dit par le comité de sécurité voire même de la population. Raison pour laquelle, il est devenu persona non a grata pour la population. Nous avons d'abord pris deux jours dans nos actions de grande envergure. Donc ce mardi et le mercredi. Et, nous évaluons la réussite de la journée sans activité à 80% », a expliqué à 7SUR7.CD Rangi Juspon, président de la société civile de Mangina.

Joint au téléphone, le Major Maurice Lofanzola, responsable de la Police Nationale Congolaise (PNC) commissariat de Mangina a rejetté en bloc ces accusations. Ce dernier révèle, qu’à maintes reprises, il a sollicité la société civile locale pour un dialogue mais en vain.

« On attend la hiérarchie. Les enquêtes sont en cours pour certifier si c'est qu'ils sont en train de dire est vrai ou faux. Mais à mon avis, ce sont des montages. S'il s'agit du vol, le vol est partout. Partout, il y a des voleurs. Si on vol des cacaos quelque part, est-ce que ça peut influencer la police. Et ça, on ne nous informe même pas. La société civile ne veut même pas le dialogue. Elle va dans les médias sociaux pour me salir au lieu de l'alerter. Elle veut salir mon honneur », a-t-il réagit à 7SUR7.CD.

Depuis un temps, des cas de vols surtout du cacao se sont accentués en commune rurale de Mangina. Ce milieu se situe dans un territoire qui connait de nombreuses atrocités des rebelles d’Allied Democratic Forces (ADF), auteurs de plus de 3.000 meurtres dans l’Est de la République Démocratique du Congo.

Joël Kaseso