Des lamentations des victimes et sinistrés de l'éruption du volcan Nyiragongo se multiplient aussi bien en ville de Goma (Nord-Kivu) que dans les sites où la plupart ont trouvé refuge, à Rutshuru et Sake, notamment. En cause, l'assistance humanitaire n'arrive pas à subvenir aux besoins primaires de ces centaines de déplacés et sinistrés de cette catastrophe.
La société civile de Goma qui alerte le gouvernement congolais, exprime son inquiétude face à la situation que traversent ces populations dont la plupart ont presque tout perdu et vivent loin de leurs milieux habituels.
Marrion Ngavho reconnaît qu'une importante aide a jusque-là été mobilisée en faveur de ces victimes mais décrie la mégestion et le détournement de ces dons par des équipes sur le terrain.
"Des aides pullulent de tous les coins. Malheureusement, il y a des lamentations, des alertes sur la mauvaise gestion de ces aides. Il paraît qu'il y a déjà des listes parallèles, des listes de faux bénéficiaires. Nous avons des cris d'alarme qui viennent de Kiwanja, Kibati, pour dire que certaines personnes n'étant pas de bénéficiaires, en bénéficient au détriment de vrais bénéficiaires", dénonce-t-il dans une adresse à la presse ce jeudi 03 juin à Goma.
Ainsi, le président de la société civile à Goma recommande que l'assistance soit affectée en tenant compte de la situation de chaque bénéficiaire, car, rappelle-t-il, "il y a ceux qui ont perdu leur maison, leurs biens ; ceux qui ont fui et sont accueillis dans des familles d'accueil ; il y a des traumatisés, des malades, etc."
Mercredi 2 juin dernier, dans une publication qui a circulé sur les réseaux sociaux, la LUCHA RDC a également alerté sur le détournement de l'aide de la Fondation Denise Nyakeru, qui était destinée aux déplacés de l'éruption volcanique à Rutshuru.
"Nous appelons la justice à ouvrir de toute urgence une enquête indépendante sur ce vol. Nous sommes disposés à fournir les preuves à notre possession pour que les responsables soient identifiés et punis", a indiqué le mouvement citoyen.
Il sied de noter que l'éruption du Nyiragongo le 22 mai dernier a créé un grand besoin en aide humanitaire à Goma et ses environs suite au déplacement massif de la population qui a été appelée à quitter la ville de Goma considérée comme "zone rouge".
Isaac Kisatiro