Un groupe de députés nationaux réunis au sein du Collectif des Parlementaires pour l'Action, a été reçu par le ministre de l'Économie Nationale Jean-Marie Kalumba Yuma, le samedi 10 juillet 2021 à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo.
Il était question pour ces élus du peuple d'avoir des plus amples précisions sur date de la baisse effective des prix des produits surgelés comme annoncé lors de la 9ème réunion du conseil des ministres du gouvernement Sama Lukonde.
D'entrée de jeu, Jean-Marie Kalumba Yuma a fait aux députés nationaux du combat qu'il mène depuis sa prise des fonctions, qui a pour but de protéger les consommateurs Congolais et faire respecter les textes légaux relatifs à la fixation des prix des produits sur le marché.
Par la suite, le ministre de l’Économie Nationale a signifié à ses hôtes que le travail effectué par les experts de son ministère et les discussions avec les importateurs révèlent qu'au moins 36 éléments ont été incorporés "injustement" par les opérateurs économiques dans leurs structures de prix afin de justifier la surfacturation des produits sur le marché.
À en croire la cellule de communication du ministère de l’Économie, ce comportement des opérateurs économiques a été condamné par les élus du peuple.
"Nous voulons soutenir la dynamique enclenchée par le ministre de l'économie, par rapport aux prix des billets d'avion à l'intérieur du pays et aussi par rapport aux prix des produits surgelés. Nous nous inquiétions du retard pris dans l'application des mesures gouvernementales prises à ce sujet. Nous sommes contents qu'il nous dise que le processus continue et que bientôt, il y aurait des accords interministériels qui vont être signés", a déclaré le député Simon-Pierre Iyananio.
Dans la foulée, ces députés nationaux ont appelé le gouvernement et les opérateurs économiques au respect de la législation en matière de fixation des prix.
"Nous tenons à renouveller notre détermination comme representant du peuple pour que les prix payés par les congolais, notamment pour les billets d'avion et les produits de grande consommation soient justes et conformes à la structure légale. Nous tenons à féliciter et encourager le ministre. Nous avons eu des discussions techniques avec le cabinet du ministre et nous nous sommes rendus compte que sa démarche respecte la loi", a-t-il renchéri.
La CVM, LMC et la DGM confirment la tricherie des importateurs
Cités par les opérateurs économiques d'intervenir dans la surcharge des structures des prix des produits surgelés, La Congolaise des voies maritimes (CVM), Les Lignes Maritimes Congolaises (LMC) et la Direction Générale des Migrations (DGM) avaient décliné toute responsabilité.
D'après la même source, les responsables de ces entreprises et services publics de l'Etat l'ont dit à l'issue d'une rencontre, le jeudi 8 juillet dernier, avec le ministre de l'économie nationale.
Ils ont rejeté les données fournies par les importateurs pour justifier l'exagération des prix de ces produits de grande consommation sur le marché.
Les interlocuteurs de Jean-Marie Kalumba ont même, poursuit notre source, affirmé qu'ils ne perçoivent aucune taxe sur les marchandises. Ils ont été étonnés de retrouver les noms de leurs services repris parmi les 36 éléments irréguliers insérés dans les structures de prix des importateurs et finalement élagués par le ministre de l'économie.
Pour rappel, la situation des produits surgelés d’importations vendus sur le marché à Kinshasa avait été évoquée lors de la 9ème réunion du conseil des ministres présidée par le premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde.
Le ministre de l’Économie Nationale avait fait le point sur les concertations similaires avec les opérateurs du secteur des produits surgelés dans le but de nettoyer la structure des prix de ces produits de grande consommation pour aboutir au « prix juste ».
Sur base des éléments recueillis et des déclarations faites par les opérateurs économiques, ainsi que des informations obtenues sur le lieu d’approvisionnement en Namibie, l’analyse faite au niveau du ministère de l’Économie Nationale a répertorié au moins 36 éléments irréguliers non incorporables dans les structures des prix qui les surchargent sensiblement et amenuisent, par conséquent, le pouvoir d’achat de la population.
"Les calculs faits par le ministre de l’Économie Nationale élaguant toutes les incohérences n’ont fait l’objet d’aucune contestation par les opérateurs du secteur lors des concertations", avait rassuré le ministre de l’Économie.
Les prix suivants devraient donc être appliqués pour les produits importés sur le marché de Kinshasa :
- Cuisses de poulet : moins de 10 USD par carton de 10 kilos contre 21 USD pratiqué (soit 4 200 CDF le kilo) ;
- Poulet entier : autour de 10 USD par carton de 10 kilos contre 28 USD pratiqué (soit 5 600 CDF le poulet) ;
- Côtes de porc : autour de 15 USD par carton de 10 kilos contre 22,70 USD pratiqué (soit 4 540 CDF le kilo) ;
- Chinchards 16+ : autour de 17 USD par carton de 30 kilos contre 42,90 USD pratiqué (soit 2 860 CDF le kilo).
Quelques jours après cette annonce, la Fédération des Entreprises du Congo était montée au créneau pour exprimer son désaccord, évoquant l'imposition d’une structure des prix qui ne prend pas en compte les coûts justifiés par des pièces comptables.
De son côté, le président de la République Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo avait apporté son soutien au ministre de l'Economie.
Jephté Kitsita