Grande-Bretagne: Des aveux de corruption du directeur de l’agence anti-fraude (SFO) prouvent l’acharnement contre ENRC et Dan Getler

Vendredi 16 juillet 2021 - 12:16
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C’est l’histoire des consultants qui œuvrent à la fois pour les deux parties opposées dans une enquête. Le procès entre ENRC (Eurasian Natural Resources Corporation), ses anciens avocats et le Serious Fraud Office (SFO) n’est pas près d’être terminé.

L’agence anglaise anti-fraude réputée pour ses accusations de fraude, corruption ou de malversations financières contre des grandes institutions à travers le monde, se retrouve dans des sales draps provoquant ainsi l’effet boomerang contre lui. Le scandale qui éclabousse cette agence anti-corruption prouvent que ENRC et Dan Gertler ont été victimes d’une injustice.

En effet, ENRC poursuit le SFO pour faute dans l’exercice d’une fonction publique. ENRC accuse le SFO d’avoir incité ses anciens avocats  à enfreindre les obligations fiduciaires vis-à-vis d’elle en divulguant illégalement des informations aux médias. 

La société avait également engagé des poursuites en septembre 2020 devant les tribunaux américains contre l’éditeur HarperCollins  pour le même dossier. ENRC l’accusait d’avoir obtenu illégalement des informations pour la publication du livre Kleptopia et des autres articles de journaux publiés dans le Financial Times par le journaliste d’investigation Tom Burgis. 

Ces informations divulguées, selon ENRC, par ses anciens avocats auront donc servi à l’éditeur de ce livre et de ces  articles de publier des enquêtes sur une possible corruption et d’autres infractions présumées commises par ENRC et ses propriétaires, notamment Alexander Machkevitch, l’un des trois actionnaires majoritaires de cette firme aux côtés du Kazakhstan.

De leurs côtés le SFO, Gerrard avocat d’ENRC niaient toutes ces allégations. Ce dernier dit avoir trouvé des preuves suggérant fortement la pratique répandue de fraude, de corruption, d'infractions  et autres malversations, et ce jusque dans les échelons les plus élevés de la direction de l'ENRC. 
C’est pourquoi il a estimé qu'elles (ces preuves) devaient être rapportées par ENRC au SFO pour éviter d'avoir à affronter une enquête pénale. 

Ces justifications valaient encore jusqu’à ce que l’un des anciens directeurs de cette agence du gouvernement britannique  passe aux aveux.

Selon un article du Financial Times paru le 13 juillet dernier, un ancien chef de cette agence anti-fraude du Royaume-Uni a accusé l’un de ses prédécesseurs d’avoir eu des des « rapports louches »  avec un des avocats de ENRC engagé pour enquêter au sein de l’entreprise minière à propos des faits de corruption allégués par un lanceur d’alerte. 

Le pénaliste en aurait profité d’un côté pour étendre son enquête, question de se faire plus d’argent sur le dos de l’entreprise et de l’autre à monnayer des secrets confidentiels de cette société minière en complicité de corruption avec Alderman( le directeur de SFO au moment des faits).

Sir David Green, directeur SFO,  a déclaré dans son témoignage devant la Haute Cour de Londres qu’il voulait mettre fin à la relation entre Richard Alderman (son prédécesseur) et Neil Gerrard, l’avocat d’ENRC impliqué dans cette affaire de divulgation des informations confidentielles.

Green a également avoué avoir soulevé des préoccupations à sa prise des fonctions(2011) au sujet des rencontres secrètes qu’avait son fameux prédécesseur avec des entreprises faisant l’objet d’une enquête, et des fuites d’information confidentielles à la presse.

De quoi remettre en question la réputation et la morale de cette agence du gouvernement britannique et le fondement de ses multiples allégations sur notamment Dan Getler, l’une des cibles privilégiées de ses enquêtes en République démocratique du Congo et partenaire d’ENRC.

Moise Dianyishayi