Prétendant participer à la mobilisation des recettes, l'ancien ministre des finances, Sele Yalaghuli, avait signé un arrêté sur initiative de son collègue de l'environnement et de développement durable, Claude Nyamugabo, permettant la capture, la domestication, la vente et même l'abattage des espèces sauvages, notamment celles en voie d'extinction et protégées par la convention du patrimoine mondial et la convention de Washington sur le commerce des espèces (CITES).
D'après cet arrêté, le braconnage n'est pas désormais illégal en RDC pour les personnes les plus onéreuses. Et aucun animal endémique du pays est épargné, notamment l'Okapi, le gorille de montagne et celui de la plaine, le chimpanzé et l'éléphant de forêt.
Cet arrêté stipule par exemple que si on paye 1.445$, l'on peut capturer un éléphant de forêt, pour le détenir en captivité, l'opération revient à 1.885$ et pour l'abattre, la somme à débourser est 2.885$
D'après le DG de l'ICCN, Cosma Wilungula, cet arrêté non seulement qu'il viole les conventions internationales ratifiées par la RDC, il est venu également assener un coup mortel à certains services publics.
"Au regard de cet arrêté, il n'y a plus de braconniers en RDC. Personne ne pourra être arrêtée parce qu'il a détenu ou tuer une espèce protégée ou parce qu'il a vendu un produit ou sous-produit d'une espèce totalement protégée. Au regard de cet arrêté, l'ICCN et d'autres structures n'ont plus raison d'exister. La convention du patrimoine mondial, la convention sur le commerce des espèces (CITES) et la convention migratoire, bref toutes les conventions internationales auxquelles la RDC a souscrit n'ont plus raison d'exister. Nous ne pouvons pas arrêter une personne qui détiendrait un produit ou sous-produit d'un éléphant", a-t-il dit à 7SUR7.CD.
A l'instar de la Chine qui fait louer le Panda à 2 millions de dollars l'année et du Kenya qui produit presque 3.5 milliards de dollars par an grâce à l'écotourisme, la RDC peut faire mieux uniquement avec les gorilles de montagne, qui est l'attraction touristique la plus chère du monde pour le moment
"Actuellement, l'attraction touristique la plus chère au monde sont les gorilles de montagne. Pendant 1 heure, quelqu'un peut payer 1.500 dollars pour regarder les gorilles de montagne. Les pays voisins le font déjà, notamment le Rwanda. Au monde, il ne reste que 860 gorilles de montagne dont la plus grande population sauvage est en RDC, alors qu'au Rwanda ce sont des gorilles de familles habituées, alors que nous avons le même corridor forestier qui abrite cette espèce", a dit Cosma Wilungula.
Il sied de signaler que cet arrêté qui bat en brèche l'article 15 de la loi 14 sur la conservation de la nature, donne une tarification même pour les animaux que la RDC ne détient pas, notamment les baleines à dos.
Bienfait Luganywa