En vue d'impulser le développement de la RDC, l'analyste économique, Engunda Ikala, préconise l'augmentation des dépenses publiques consacrées aux investissements.
Pour lui, cette mesure ne peut-être exécutée que si le gouvernement fait preuve de l'austérité dans la gestion des finances. Il insiste donc sur la réduction du train de vie des institutions qui consomment 89% des dépenses publiques.
« Aucun pays ne s’est développé en consacrant la quasi-totalité de ses moyens financiers à payer les rémunérations, les primes et le fonctionnement des institutions. Il faut investir ! Le gouvernement doit avoir le courage de prendre des mesures d’austérité pour changer cette situation, pour augmenter considérablement la part des dépenses publiques consacrées aux investissements, sinon nous sommes condamnés à faire du sur place durant les prochaines années. Baisse des salaires (surtout des hauts salaires), baisse des primes, baisse des frais de fonctionnement des institutions, gel des recrutements, supression des postes etc... Nous devons passer en mode austérité », affirme Engunda Ikala dans une tribune consultée le lundi 6 septembre 2021 par 7SUR7.CD.
Il fait savoir que sans investissement public, il n'y a pas de développement.
« 89% des dépenses publiques sont consacrées aux rémunérations, primes et fonctionnement des institutions. Tandis que -1% est consacré aux investissements. D’un régime à un autre, rien ne change, la structure des dépenses publiques de la RDC reste la même. Pourtant, sans investissement public, nous ne pouvons ni envisager, ni espérer un quelconque développement. Vous le savez ! », a-t-il souligné.
Cet analyste économique exhorte le chef de l'État et le gouvernement de changer ce paradigme surtout pour les futures générations.
« Si le président et le gouvernement prennent ces types de mesure, ils seront confrontés à l’impopularité croissante et à la vindicte populaire, j’en suis parfaitement conscient. Cependant, c’est dans ces moments-là que l’on doit agir en homme d’État qui pense à la prochaine génération et non en politicien qui pense à la prochaine élection », indique Engunda Ikala.
La structure des dépenses publiques du mois de juillet de l'année en cours met à nu la situation décriée par E. Ikala. À titre illustratif, les frais de fonctionnement des institutions ont coûté 203 millions de dollars américains (8,6%), les rémunérations ont été de l'ordre de près de 1,5 milliards (63%). Par contre, les fonds pour l'investissement sur ressources propres sont de 13 millions USD (0,6%) et l'investissement sur transfert aux provinces et ETD est de 0 USD. Les dépenses globales sont de 2,3 milliards USD.
Merveil Molo