RDC-Lutte contre la traite des personnes : L'APLTP valide les mécanismes de référencement des victimes 

Vendredi 10 décembre 2021 - 15:01
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Au cours d'un atelier organisé le jeudi 9 décembre 2021 à Kinshasa, l'Agence pour la Prévention et la Lutte contre la Traite des Personnes (APLTP) a validé les mécanismes de référencement des victimes de la traite des personnes, autrement appelés procédures opérationnelles standards (SOP), uniformes pour tous les acteurs impliqués dans  ce combat.

D'après Eric Kiku Kiese, coordonnateur adjoint de l'APLTP, la RDC ne disposait pas d'un document qui décrit la procédure standard à suivre par toutes les entités impliquées.

"Nous disposions d'un mécanisme national dont la mise en application ne tenait pas compte des mécanismes de référencement tel que le veut la convention sur la criminalité transnationale organisée et le protocole additionnel à cette convention qui porte sur la traite des personnes. Les mécanismes que nous avons analysés permettent d'appliquer tout ce qu'il faut à la faveur de la victime de la traite des personnes", a-t-il expliqué.

Et d'ajouter : "C'était un concours pluri-institutionnel afin d'avoir un document qui sera d'exploitation dans tous les cadres institutionnels. La police par exemple avait son approche dans le référencement tout comme le corps judiciaire avait aussi sa propre approche. Dans la logique de la traite des personnes, les données doivent être les mêmes pour que les formes d'intervention soient également les mêmes, universellement partagées".

Pour l'Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), partenaire technique de l'APLTP, la lutte contre la traite des personnes est un travail qui se fait à la chaîne. Le document validé uniformise donc l'approche qui sera désormais d'application chez tous les acteurs.

"Les uns sans les autres, on n'arrivera pas à fournir une réponse qui soit adéquate et complète, tant sur les plans juridique, prise en charge sociale et accompagnement. C'est donc une réponse qui mérite d'intégrer nombreuses institutions et les SOP sont justement le ciment qui doit faire en sorte que ce lien existe et que nous puissions fournir une assistance qui soit holistique à la traite des personnes (...)", a dit Fabien Sambussy, chef de mission de l'OIM.

Notons que les participants à cet atelier étaient notamment des magistrats, des autorités polito-administratives, des officiers de police judiciaire (OPJ), des agents du ministère des affaires sociales et des prestataires de services sociaux. Certains sont venus du Haut-Katanga, Lualaba, du Kasaï, du Nord-Kivu et du Kongo Central.

Sans un document qui harmonisait les interventions respectives de ces acteurs dans le combat contre la traite des personnes, la prise en charge des victimes en RDC se faisait sans le respect des principes de continuité et de dignité. C'est cette lacune qu'a  comblé le document validé.

Signalons qu'en RDC, la traite des personnes se manifeste notamment sous forme de la mendicité forcée, d'exploitation de la prostitution d'autrui, travail forcé, trafic d'organes, mariage forcé et la servitude domestique.

Bienfait Luganywa