Le ministre des Finances, Nicolas Kazadi, a procédé le lundi 7 février 2022 à Kinshasa, au lancement officiel de la plate-forme "FinAlerte" pour lutter contre la fraude fiscale, douanière et toute forme des tracasseries fiscales et administratives en République démocratique du Congo.
Pour Nicolas Kazadi, "FinAlerte" se veut donc un programme permettant aux victimes ou témoins des fraudes fiscales ou douanières à la DGDA, DGI, DGRAD ou dans tout autre service de l’Etat, de déposer des plaintes et faire des dénonciations, mais aussi un moyen de lutter contre toute forme d'abus dans le chef des agents et services du ministère des Finances.
En outre, le ministre des Finances a indiqué que FinAlerte est une réponse à plusieurs plaintes des assujettis, faisant face à toutes sortes d'abus mais ne sachant pas comment entrer en contact avec la hiérarchie pour dénoncer ces actes.
Dans la foulée, il a souligné que cet outil se veut être un canal d'échange direct entre le ministère des Finances et la population, mais également un outil de dissuasion puisque partout où sont gérées et collectées les finances de l'État, les services savent que le ministère est au courant de ce qui se fait.
« Nous avons créé FinAlerte pour traduire notre ferme volonté de créer un État de droit en matière fiscale, cela en vue de combattre le coulage des recettes, la corruption, le clientélisme, le détournement de deniers publics et toute sorte de tracasseries financières dans notre pays. Cet instrument nous aidera également à mieux comprendre ce qui se passe dans nos régies à travers les plaintes qui remonteront », a-t-il expliqué.
FinAlerte offre la possibilité aux plaignants et dénonciateurs de faire, avec beaucoup de facilités, le suivi de leurs dossiers. À ce sujet, Nicolas Kazadi rassure que la transparence sera au rendez-vous.
« Nous allons travailler en toute transparence avec les dirigeants de nos régies financières pour que ça guide également notre action dans la réforme de ces régies, notre action politique, notre action de service clientèle parce que même si nous sommes un service méchant, nous avons quand-même l’obligation d’assurer une qualité de relation clientèle tout à fait différente de ce que nous avons connu dans le passé dans ce pays », a-t-il renchéri.
Par ailleurs, Nicolas Kazadi a invité la population à s'approprier cet outil et l'utiliser massivement pour assainir le secteur des finances publiques.
« Je vous invite à vous approprier de cet outil, c’est le vôtre, c’est vous qui allez le faire vivre. Nous prendrons rendez-vous pour vous rendre compte de l’évolution de son utilisation, fonctionnement et de son impact sur notre travail, sur nos recettes, sur le niveau de satisfaction des contribuables, sur les performances des finances publiques. Avec Finalerte, combattons tous ensemble les antivaleurs du secteur financier », a-t-il insisté.
Le ministre des Finances a sollicité l’implication de l’Inspection Générale des Finances (IGF), de la Cellule Nationale des Renseignements Financiers (CENAREF), de la Magistrature, de la Police et de tous les services qui contribuent à améliorer les relations entre les citoyens et les responsables publics.
Signalons par ailleurs que "FinAlerte" est disponible via une application du même nom qui peut être téléchargée sur App Store et Play store, mais également dans la rubrique SERVICES sur le site du ministère des Finances www.minfin.gouv.cd et en appelant gratuitement le 165. Une plainte ou une dénonciation par écrit, avec toutes les preuves, peut aussi être déposée au service courrier dudit ministère.
Jephté Kitsita