
En prélude de prochaines joutes électorales, l'ancien premier ministre Bruno Tshibala s'est prononcé, le mardi 15 février 2021, en faveur du retour du scrutin présidentiel à deux tours en 2023.
Pour le président de l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), ce mode de scrutin renforce la légitimité du président de la République.
« Nous plaidons pour la réintroduction du scrutin majoritaire à deux tours lors des élections de 2023. Avec ce mode de scrutin, le peuple aura la possibilité au premier tour de sélectionner deux meilleurs candidats et au deuxième tour, de choisir souverainement le président de la République. Nous pensons qu'avec la réintroduction de ce mode de scrutin, nous pouvons jouir pleinement de notre démocratie et notre souveraineté et le pays pourra être mieux gouverné par celui qui sera choisi par le peuple », a-t-il déclaré au terme d'une messe dite à la paroisse Fatima située dans la Commune de Gombe à Kinshasa à l'occasion du 40è anniversaire de l'UDPS.
L'ex-premier ministre Tshibala a mis en garde contre toute idée de glissement.
« Nous nous sommes battus pour qu'il ait la démocratie dans ce pays. Nous avons toujours un conseil à donner. Je pense que pour le processus électoral en cours, l'organisation des élections dans le délai constitutionnel doit être de strict respect. Nous n'accepterons jamais un moindre glissement. Il faut organiser les élections à la date », a-t-il martelé.
En ce jour du 40è anniversaire de l'UDPS, B. Tshibala est revenu sur le combat « historique » mené par le groupe de 13 parlementaires ainsi que leurs collaborateurs pour la création de ce Parti politique.
« Le 26 mars 1981 après que les interpellations suite à la lettre de 52 pages qui a tenté de lever la voix pour dire la pensée des parlementaires frondeurs, 5 fils de ce pays s'etaient réunis en toute clandestinité. Je pourrais citer les noms. Il y a Ngalula Joseph, Étienne Tshisekedi, Anaclet Makanda, Isidore Kanana et Bruno Tshibala. Ils avaient ensemble pris une résolution lourde de conséquence de mettre sur pied un Parti d'opposition qui s'assigne deux objectifs. Le premier était d'éradiquer la dictature et le deuxième était d'instaurer un État de droit démocratique qui devra restituer les droits fondamentaux aux Congolais. Lors de la deuxième rencontre à Kinshasa, il avait été décidé d'adresser une lettre au président Mobutu pour lui signifier la création officielle de ce parti. Ce fût le 15 février 1982. Comme il fallait s'y attendre, le président Mobutu n'avait cessé de déclarer qu'il n'y aura jamais un deuxième Parti politique de son vivant », a-t-il témoigné durant la messe.
Et de renchérir : « Le vécu quotidien de ceux qui avaient décidé de créer ce Parti, était des attestations, des relégations, des tortures et éliminations physiques ainsi que toute sorte de tribulations. Mais, la détermination et la ténacité des membres de l'UDPS ont été intactes. Le président Mobutu qui comptait les vaincre à l'usure, c'est l'inverse qui s'est produit. Après près de 10 ans de lutte, le président Mobutu a fini par être vaincu. C'est ainsi que le 24 avril 1990, le président Mobutu a pleuré en disant : comprenez mon émotion. L'UDPS venait de gagner le pari devant celui qui disait qu'il n'y aura d'autres partis politiques. Par la suite, il y a eu inflation des partis politiques. Pendant la Conférence Nationale Souveraine, on comptait plus de 500 partis grâce au combat de l'UDPS ».
D'après B. Tshibala, « l'UDPS est un patrimoine qu'il faut sauvegarder à tout prix » dans la mesure où sa lutte politique a permis la défense des droits fondamentaux des Congolais ainsi que leurs libertés.
Merveil Molo