
La lutte contre la torture en République démocratique du Congo a été au centre d'une table ronde organisée le mercredi 06 juillet 2022 à Kinshasa. Ces travaux se sont déroulés sous la houlette du ministère des Droits Humains en collaboration avec le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l'Homme (BCNUDH).
Les parties prenantes notamment des responsables des institutions nationales, chefs des agences des Nations Unies et membres de la société civile ont cogité sur les stratégies à adopter pour réduire l'impact de ce fléau.
Pour y arriver, le ministre des Droits Humains, Albert Fabrice Puela, s'est penché sur les enjeux et perspectives de la création d'un mécanisme national de prévention de la torture (MNP). Il a insisté sur le respect des principes internationaux (indépendance fonctionnelle surtout) édictés par le protocole facultatif se rapportant à la convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, pour l'installation de cet organe.
« La mise en place d'un mécanisme national de prévention répondant aux normes internationaux permettra à la RDC de pouvoir bénéficier des financements existants déjà et non encore mis à la disposition des victimes de la torture en sachant que le président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, fait du respect des droits de l'Homme son cheval de bataille », a déclaré F. Puela.
Il a lancé un appel à toutes les parties prenantes pour des réflexions sur l'harmonisation de la législation nationale concernant cette question.
L'intervention du représentant de la directrice adjointe du BCNUDH a porté sur les mécanismes internationaux de lutte contre la torture. Il a saisi cette occasion pour mettre en exergue le travail que fait le BCNUDH pour prévenir les cas de torture en RDC.
À titre illustratif, il a cité des visites dans les lieux de détention et des entretiens avec les détenus. Ces actions, a-t-il précisé, sont réalisées avec le concours notamment des services de renseignement, des magistrats, de la Commission Nationale des Droits de l'Homme (CNDH) et de la société civile. Il a aussi parlé de la publication des rapports périodiques sur les violations des droits humains.
S'exprimant sur la contribution de la CNDH, le professeur André Maziambo, secrétaire technique de cette institution, a fait mention des activités de prévention (sensibilisation et formations, visites périodiques dans les établissements pénitentiaires et lieux de détention) et celles visant la poursuite des auteurs de ces actes (enquêtes et publications des rapports).
Au sujet de la répression de la torture par les juridictions militaires, le représentant de l'auditeur général des FARDC a dénombré des cas des officiers militaires condamnés ou ceux qui font face à la justice. Par ailleurs, il a plaidé pour que des moyens logistiques et matériels soient mis à la disposition des acteurs judiciaires pour effectuer de manière efficace le travail de contrôle des maisons carcérales et autres endroits de détention.
Membre de la société civile, Me Henri Wembolua est revenu sur leur plaidoyer pour la mise en œuvre des observations du comité contre la torture.
Il sied de noter que cette table ronde a été organisée en marge de la journée internationale pour le soutien aux victimes de la torture célébrée le 26 juin de chaque année.
Merveil Molo