La ministre de l'Environnement, Ève Bazaiba, a affirmé que la transformation des ressources naturelles notamment le pétrole par la République démocratique du Congo n'est pas incompatible à la protection environnementale.
Elle l’a déclaré au cours du briefing du samedi dernier à Kinshasa, animé conjointement avec le ministre de la Communication et celui des Hydrocarbures.
« À ce stade, je voudrai vous informer que la transformation de nos richesses naturelles, nos ressources naturelles notamment le pétrole que nous devons exploiter n'est pas incompatible à la protection de l'environnement", a déclaré Ève Bazaïba.
Pour étayer son affirmation, ce membre du gouvernement a expliqué que le monde est pollué à 80% par les premiers 20 pays les plus industrialisés. Par contre, a-t-elle souligné, l'Afrique n'est concernée qu'à 4%.
"Je voudrai clarifier quelque chose d'important, concernant la pollution à travers le monde, l'Afrique dans son ensemble n'est responsable que de 4%. Donc, aujourd'hui l'Afrique peut décider de ne rien faire. Si même tous les africains, (...) On ne fait plus une seule action, ça ne va rien changer en terme de pollution dans le monde entier. Donc, on aura 96% de pollution qui continueront. 80% de pollution dans le monde sont du G20, 20 pays les plus industrialisés", a soutenu la ministre de l'Environnement.
Par ailleurs, Ève Bazaïba a réaffirmé les engagements de la RDC d'être le pays-solution au problème du changement climatique dans le monde.
"Nous, la RDC, bien que nous ne soyons pas un pays émetteur de pollution, nous sommes pays-solution, c'est-à-dire quoi ? La solution basée sur la nature pour juguler cette pollution, c'est en Afrique. Évidemment il y a d'autres bassins du monde comme le bassin de l'Amazonie et le bassin de l'Indonésie. Mais à ce stade, (...) le bassin du Congo est devenu le premier poumon du monde. Mais cela ne nous pousse pas à ne pas protéger l'environnement parce que protéger l'environnement, c'est se protéger soi-même", a-t-elle dit.
Pour rappel, le président de la République, Félix Tshisekedi, a lancé, jeudi dernier, les appels d'offres de 27 blocs pétroliers et 3 blocs gaziers de la RDC. Cela a suscité des réactions de la part des ONG œuvrant dans le secteur de l'environnement qui dénoncent un projet qui va à l'encontre des engagements de la RDC sur la protection de l'environnement au niveau mondial.
Prince Mayiro