Une délégation ministérielle du gouvernement congolais a séjourné dimanche en ville de Butembo (Nord-Kivu). C’est pour enquêter sur les manifestations anti-MONUSCO qui s’intensifient dans la région.
Le ministre national de l’Intérieur, Daniel Aselo, qui fait partie de ladite délégation a dû rappeler aux protestataires contre la mission onusienne que « nul n’a le droit de se substituer en lieu et place du gouvernement pour gérer les affaires de l’Etat. » Des propos qu’il a tenu au sortir des échanges avec la société civile de Butembo.
« Nul n’a le droit de se substituer en lieu et place du gouvernement pour commencer à gérer les affaires de l’État. Les organisations de la société civile qui sont effectivement très importantes dans le cadre du fonctionnement des institutions de la République sont là pour nous faire des suggestions, pour parler au gouvernement par des écrits ou rencontres. Nous ne pensons pas que ça soit acceptable qu’il y ait des menaces, des intimidations contre le gouvernement qui a pour mission d’agir pour le compte de son peuple », a-t-il fait savoir d’un ton ferme.
La société civile de Butembo, elle, n’insiste que sur le départ de la mission onusienne de la République démocratique du Congo.
« Nous voudrions que les autorités acceptent la voie de la proposition de la population. À défaut, vraiment, je ne sais pas comment vous allez gérer ce peuple. Parce que nous qui sommes tout le temps avec eux (manifestants : Ndlr), il nous arrive d’être débordé. Et comment allons-nous jouer ce partenariat qui nous lie avec l’État, quand nous ne parvenons plus à le gérer par rapport à cette situation. Je crois qu’il serait mieux d’écouter la voix de la population. Et, que ces amis (MONUSCO : Ndlr) partent. Je souhaiterais que vous relevez cette MONUSCO dans ce territoire, et de les emmener ailleurs », a insisté Mathe Saanane, président de la société civile de Butembo.
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Le Sud et Nord-Kivu connaissent des manifestations contre la MONUSCO depuis la semaine dernière. Ces protestations sont en train de se solder par la mort d’hommes. A Uvira, l’on dénombre 4 morts. Goma a également connu au moins 5 morts. Et Butembo, 11 décès dont 3 casques bleus de l’ONU. S’en est suivi le poste frontalier de Kasindi qui a enregistré aussi au moins 2 morts. Et pour la plupart de cas, ce sont les soldats de la MONUSCO qui en sont auteurs.
Joël Kaseso