
KIPAY Energy, une société congolaise appartenant à l'homme d'affaires Eric Monga, s’est lancée le défi de produire plus de 160 mégawatts en système hybride solaire-hydroélectricité, dans la province du Haut-Katanga, notamment grâce à la centrale de Sombwe dont la première phase de travaux a déjà démarré.
Eric Monga pense que son projet « devra aider à réduire le déficit énergétique dans cette province minière de la République démocratique du Congo » et contribuera, par conséquent, au développement économique, au bien-être social et à la protection des forêts et de la biodiversité. Le coût de l'investissement est évalué à plus de 400 millions de dollars américains.
Pour l'homme d'affaires, le premier grand défi qui est de réaliser différentes études préliminaires a déjà été franchi avec succès.
« Le premier grand défi de ce projet était de réaliser les études. Nous avons effectué des études avec des bureaux d’études connus et des experts tant congolais qu’internationaux. Ces études ont abouti à des résultats satisfaisants. Ça a été le fruit de quelques années de travail », a indiqué Eric Monga.
Le gouvernement a donné le feu vert
Le barrage de Sombwe est en train d'être construit sur la rivière Lufira, dans la lisière du parc de l’Upemba. Il y a quelques mois, il a fait l’objet de plusieurs spéculations de la part des organisations non gouvernementales nationales et internationales. Elles craignent que ce projet détruise la biodiversité de ce parc national. Une inquiétude balayée par les études, à en croire Eric Monga.
« Il y’a eu beaucoup de contrevérités qui ont été distillées juste pour nuire à un opérateur congolais. Mais la science est exacte et réelle. On voulait faire croire au monde que le lac de retenu va noyer 40% du parc national de l’Upemba. Ce n’était qu’une hérésie scientifique. Ce parc a une superficie de 1 770 000 ha. Le lac de retenu, y compris la rivière, ne fera que 1 700 ha. Ça fait 40% ? A mon avis non ! », a regretté l'administrateur directeur général de KIPAY Energy.
Après plusieurs enquêtes et des missions effectuées sur terrain par des ministres et parlementaires, le conseil des ministres avait donné le feu vert le 24 juin dernier au démarrage des travaux. L'exécutif national avait estimé que ce projet ne menace pas l'existence du parc. Par contre, ses impacts socio-économiques sont avantageux pour le territoire de Mitwaba et même de l'ensemble du Haut-Katanga.
« Mitwaba est le territoire le plus dépourvu de la province du Haut-Katanga qui ne vit essentiellement que de la pression sur la forêt Miombo. La localisation de ce barrage permettra de couvrir les besoins en énergie de plus de 100.000 foyers et de subvenir aux besoins de l'industrie naissante afin d'accroître le niveau de la production (...). Il présente aucune menace pour l'environnement et promeut le développement de l'économie dans cette partie du pays », avait tranché le conseil des ministres.
Le premier mégawatt dans 4 ans
Selon le promoteur du projet, toutes les batteries sont en marche pour que le premier mégawatt soit produit dans les 4 prochaines années. Pour le solaire, il pourra être effectif dans un an. Pour l'instant, l’heure est à la levée des fonds.
« Je suis fier de vous annoncer qu’il y’a des banques congolaises qui ont cru en nous et qui ont accepté de nous accompagner. Nous avons des entreprises et des grands organismes qui nous accompagnent également. Nous sommes en train de nous restructurer avec toutes les conditionnalités imposées par la COVID », s'est réjoui Eric Monga.
A en croire l'ancien président de la Fédération des entreprises du Congo (FEC), section du Katanga, la première phase du projet est en cours d'exécution. Il s’agit de la construction d’une route qui permet l'accès sur le site où seront érigés différents ouvrages. « Cette route a permis à ce jour de désenclaver les chefferies et groupements du territoire de Mitwaba. La chefferie de Kalera, Sampwe et autres sont les premiers bénéficiaires de ces retombées », a-t-il dit.
Eric Monga a informé que la période d’investissement de ce barrage s’étend sur 30 ans. Le capital est constitué à 30% de ressources propres et 70% de prêts. La centrale comprendra un barrage de 90 mètres de haut qui sera construit en partenariat avec PowerChina. Le raccordement au réseau nécessitera une ligne électrique à haute tension de 205 km de Sombwe à la sous-station de Fungurume. Tous les villages situés le long de la route d’accès bénéficieront de cette électricité, ainsi que d’autres consommateurs de l’ancienne province du Katanga, a fait croire le promoteur.
Bienfait Luganywa