Dans sa communication lors de la 72ème réunion du conseil des ministres, le chef de l'État Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo s'est exprimé sur la rationalisation de l’action de la justice dans le renforcement de la gouvernance publique et de l’état de droit.
D'après le compte-rendu du conseil des ministres, le président de la République a rappelé, comme souvent dans ses communications, le rôle pivot reconnu à la Justice dans l’architecture constitutionnelle du pays.
Il lui revient de constater que, loin de se relever de ses faiblesses pour l’instant, la Justice congolaise va encore mal s’invitant sur le banc des accusés, à la grande incompréhension et désolation du peuple.
"Chaque jour, dans tous les coins du pays, le peuple assiste abasourdi scandaleusement à des actes ou comportements de certains acteurs judiciaires ainsi qu’à des actions ou décisions judiciaires, à la limite du hasard et de la théâtralisation de la Justice, creusant davantage la méfiance devenue légendaire entre le peuple et la Justice", a indiqué le président Tshisekedi cité par le porte-parole du Gouvernement.
Au regard des dysfonctionnements relevés tant pour ce qui concerne la Justice pénale, le chef de l'État estime que la Justice civile ou administrative qui sont la voie qui mène à la Justice, est assimilée à tort ou à raison à un vrai chemin de la Croix.
Par ailleurs, Félix Tshisekedi soutient que le Conseil Supérieur de la Magistrature devrait se mobiliser pour relever efficacement le défi de la régulation administrative et disciplinaire de la Magistrature.
"C’est une interpellation", a martelé le président de la République.
En outre, le porte-parole du Gouvernement a souligné que le président de la République entend y veiller dans le cadre de ses prérogatives.
"Car, face à une telle situation, c’est lui qui devient, pour la population en danger et désespéré, comptable ou coupable de cette inaction ou de l’action désarticulée de la Justice", renchérit Patrick Muyaya.
"Sans enfreindre l’indépendance constitutionnelle du pouvoir judiciaire qui bien plus qu’un droit exclusif pour les magistrats est une garantie reconnue pour les justiciables d’avoir une justice impartiale", le président de la République a chargé la ministre de la Justice et Garde des Sceaux de travailler avec le Conseil Supérieur de la magistrature en activant la passerelle légale du cadre de concertation prévue à l’article 17 du Règlement Intérieur du Conseil Supérieur de la Magistrature afin de proposer une série des pistes de solution rapide.
Jephté Kitsita