La République Démocratique du Congo (RDC) peut compter sur la France pour la levée totale du régime de notification sur l’achat d’armes.
Dans un entretien avec la presse le mardi 13 décembre 2022, l'ambassadeur de la France en RDC, Bruno Aubert, a expliqué que son pays a mis la main à la pâte pour la concrétisation de cette volonté des autorités Congolaises.
« Aujourd'hui, on est dans le contexte de la négociation du renouvellement du mandat de la MONUSCO, le focus est de nouveau sur la RDC. Nous avons saisi ce contexte pour de nouveau relancé la discussion. Nous, la France, sommes en train de travailler à la levée totale de l'exigence de notification des achats d'armement. C'est notre ligne. Ce n'est pas une ligne nouvelle parce qu'on a fait pression sur nous à travers une campagne malveillante l'été dernier. C'était notre ligne avant », a-t-il déclaré.
Il a fait savoir que la France est la seule nation à soutenir le point de vue de la RDC concernant cette restriction durant le premier semestre 2022.
« Cette exigence de notification avait été conçue il y a une dizaine d'années pour besoin de traçabilité afin d'éviter que les armes tombent de l'autre côté (des rebelles, ndlr). La RDC nous a expliqués que ça lui créait de problèmes parce qu'un régime de sanction appliqué à la RDC, même si c'est aux groupes armés et non au gouvernement, ça créait une espèce de suspicion dans la communauté internationale qui atteint les fournisseurs d'armements, les banques, transporteurs, etc. Et nous, on a compris ça et on a défendu pendant tout le premier trimestre 2022 le point de vue de la RDC au Conseil de sécurité », a-t-il indiqué.
À en croire le diplomate français, le soutien de son pays à la RDC a entraîné une avancée qu'est la suppression de l'exigence de notification sur les 4/5 des catégories d'armements.
« C'est nous qui l'avons obtenu. Il ne reste aujourd'hui que la notification d'acquisition pour des armements légers qui peuvent être portés par une personne et donc facile de passer des mains du gouvernement vers les rebelles. Il y a par exemple des pistolets, mitrailleuses, AK45, etc. Il peuvent facilement passer de l'autre côté. Plus facilement que les chars, hélicoptères », a-t-il expliqué.
Toutefois, B. Aubert a précisé que la levée totale de cette notification ne sera pas une décision unilatérale.
« Mais à 15 (membres du Conseil de sécurité ndlr), nous ne décidons pas tout seul. Au résultat final, on a dû négocier avec les A3 (délégués au Conseil de sécurité, ndlr), les chinois, et nos alliés américains. Et donc, nous sommes les seuls à avoir pris l'initiative de porter activement le point de vue de la RDC et on a obtenu des résultats. Mais, il se trouve qu'on nous a accusés de tout », a-t-il affirmé.
La résolution 2641 (2022) du Conseil de sécurité des Nations Unies portant sur le régime de notification sur l'achat des armes en RDC, adoptée le 30 juin de l'an passé, fait couler beaucoup d'encre depuis la résurgence du mouvement terroriste M23 qui occupe des localités dans la partie Est du pays.