Nord-Kivu : Les députés exigent la suspension des opérations d'enrôlement suite à la guerre du M23 (Déclaration)

Mercredi 1 mars 2023 - 16:34
Image
Droits tiers

Les députés nationaux du Nord-Kivu demandent à la CENI (Commission Électorale Nationale Indépendante) et au gouvernement congolais de suspendre les opérations d'identification et d'enrôlement des électeurs en cours dans la province depuis le 16 février 2023.

Ces élus justifient leur demande par la dégradation de la situation sécuritaire dans plusieurs entités dont celles des territoires de Rutshuru, Nyirangongo et Masisi où la rébellion du M23 mène son action armée contre les militaires congolais.

Dans une déclaration du 27 février dernier, ces derniers décrivent des agglomérations qui se sont vidées de leurs habitants depuis le début des hostilités. Ce qui, d'une part, pourrait rendre la tâche difficile à la commission électorale et, d'autre part, empêcher de nombreux citoyens à participer à l'opération d'identification et d'enrôlement des électeurs, craignent-ils.

"Le processus électoral dans sa phase d'enrôlement des électeurs qui vient de commencer rencontre beaucoup de difficultés dont certaines sont liées à la situation sécuritaire délétère du moment. Or, la CENI avait placé la sécurité comme préalable indispensable à ses activités. Actuellement, à cause de la guerre d'agression, les déplacements forcés des populations à enrôler ne peuvent faciliter le travail à la CENI. Les députés du Nord-Kivu exigent, pour ce faire, une suspension du processus électoral assortie des mesures correctives devant permettre le rétablissement urgent des conditions normales de travail", écrivent-ils dans leur document.

Il est à noter qu'en marge de la 52e session du conseil des droits de l'homme tenue à Genève le lundi 27 février dernier, Félix Tshisekedi a prévenu que la persistance de l'insécurité pourrait impacter les élections à venir au pays.

"La persistance de la guerre à l’Est risque d’hypothéquer le processus électoral dont les opérations d’enrôlement sont déjà en cours par suite du déplacement massif des personnes des zones de combats, de l’insécurité et de l’inaccessibilité à ces zones", a-t-il dit. 

De nos jours, au Nord-Kivu, des entités entières sont sous contrôle des rebelles du M23 et inaccessibles aux autorités congolaises. De nombreuses populations ont fui et se sont réfugiées dans des sites pour déplacés.

Toutefois, la commission électorale a prévu des centres d'enrôlement dans des camps comme à Kanyarucinya où plusieurs centaines de citoyens sont cantonnés.

Isaac Kisatiro, à Butembo