Sud-Kivu : 21 filles forcées à faire la prostitution portent plainte contre leurs bourreaux 

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21 filles, notamment des mineures, victimes de la prostitution forcée, ont porté plainte contre leurs bourreaux au parquet de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, entre le 28 février et le 8 mars 2023.

L’information a été rendue publique lors d’une conférence de vulgarisation de la nouvelle loi qui criminalise la traite des personnes en RDC, organisée conjointement par la division provinciale des affaires sociales ; la coordination de la jeunesse, la lutte contre les violences faites aux femmes et traite des personnes (une structure de la présidence de la République); la clinique juridique UJEOPAD et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), à Bukavu le vendredi 10 mars dernier.

Ayant pris part à cette conférence, le premier substitut du procureur de la République près le parquet de grande instance de Bukavu, Abedi Sikofu, a annoncé que les enquêtes ont été ouvertes aussitôt la réception des plaintes.

« Nous avons entamé les enquêtes dès la réception de ces plaintes. Nous y allons avec les mêmes méthodes que nous avons utilisées dans la lutte contre les violences sexuelles. Nous encourageons les victimes et les gens qui ont connaissance de ces genres d'actes à informer la justice pour combattre ce phénomène qui prend de l'ampleur », a-t-il dit.

Pour sa part, le conseiller technique de l’OIM, Ely Thelot, a signifié que la nouvelle loi prévoit le mécanisme de protection et de réinsertion sociale des victimes. Les 21 filles en seront bénéficiaires.

« Grâce à la nouvelle loi, ces filles peuvent maintenant être reconnues comme étant victimes de la traite des personnes à part entière. En surmontant leur peur, elles peuvent être considérées comme des exemples à suivre par les autres victimes de la traite des personnes et pourront avoir accès à la justice et bénéficier d'une assistance holistique de la part des acteurs de première ligne impliqués dans la lutte contre la traite des personnes », a-t-il expliqué.

Précisons que le processus d’identification de ces 21 filles qui a abouti aux dépôts de ces plaintes au parquet de Bukavu a été soutenu par la coopération norvégienne et le gouvernement américain à travers son agence pour le développement international (USAID).

Au cas où les bourreaux de ces filles sont reconnus coupables par la justice, ils encourent une peine de 10 à 20 ans de prison et une amende allant de 30 à 60 millions de francs congolais, selon l’article 3 de cette loi promulguée le 26 décembre dernier par le président de la République.

Bienfait Luganywa