Dans une déclaration politique faite le vendredi 17 mars dernier et adressée au président de la République Félix-Antoine Tshisekedi, le caucus des cadres de l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) vivant à Kinshasa, les fédérations et députés ont dénoncé un complot visant la suppression de ce parti politique dans la province du Sud-Kivu.
Ces membres de l'UDPS estiment que les actes qui se posent depuis un certain temps ciblent particulièrement les hauts cadres du parti qui se trouvent dans les institutions provinciales et dans les services publics.
« Les commanditaires et les auteurs de ces actes ne sont rien d'autres que certains de nos alliés de l'Union sacrée et l'élite du PPRD qui estiment que le Sud-Kivu est leur fief naturel, et que l'UDPS ne doit y avoir aucune prétention politique ni espérer y émerger », déplorent-ils.
En outre, ils dénoncent la chasse aux sorcières dont sont victimes certains cadres du parti dans le Sud-Kivu.
« Le coup fourré que vient d'encaisser l'UDPS en voyant un de ses cadres écarté illégalement de la tête de l'exécutif de la province du Sud-Kivu, prouve à suffisance que cette conspiration est dans sa phase avancée. La chasse aux sorcières exercée contre les cadres de l'UDPS travaillant au gouvernorat de cette même province et dans d'autres services de l'Etat, ne cache plus cette détermination à en finir avec ce Parti qui, à pas de géant, était déjà en train de démontrer que le Sud-Kivu n'était pas la chasse gardée d'une personne ou d'un Parti politique, et que tout congolais pouvait s'y épanouir et que n'importe quel parti politique pouvait y émerger s'il n'était pas étouffé », ont-ils dénoncé.
S'adressant au président Félix Tshisekedi, ces cadres de l'UDPS fustigent le contexte dans lequel la motion de censure contre le Gouvernement provincial dirigé par Ngwabidje Kasi a été votée, et le « gangstérisme politique » par lequel les députés provinciaux porteurs de cette motion ont arraché la décision écartant le Gouverneur de la gestion de la province.
Ces députés provinciaux, indiquent-ils, ayant obtenu ce qu'ils cherchaient, ont rejoint leurs autorités morales et ont continué leurs opérations de sape de l'UDPS.
« L'hypocrisie qui caractérise certains de leurs mentors, fait qu'ils jouent un dangereux double jeu. A Kinshasa, ils s'emploient à vous faire croire qu'ils sont avec vous et que sans eux vous ne pouvez rien espérer au Sud-Kivu, mais en province, ils vous vilipendent et brisent tout élan d'émergence de votre Parti », fustigent le caucus des cadres de l'UDPS Sud-Kivu.
Face aux enjeux politiques du moment, estiment ce caucus, « le parti UDPS est conscient qu'il ne peut jamais gagner seul. Il est de nécessité stratégique qu'il se joigne aux autres forces. Cela n'a rien de surprenant parce que l'UDPS est par nature fédérateur. Il a le reflexe des alliances quand la cause du combat est noble, mais nous ne cesserons de dénoncer et de combattre ce jeu qui consiste à vous accompagner au pouvoir puis s'organiser pour vous affaiblir afin de se rendre indispensables. Ils devront aussi cesser de vous dire que votre parti n'existe pas au Sud-Kivu alors que ce sont eux qui manoeuvrent pour l'étouffer ».
À cet effet, exprimant la détermination du parti à se faire respecter dans cette province, ces cadres de l'UDPS font savoir que les acquis du parti sont inaliénables et exigent :
- Le retour de Monsieur NGWABIDJE à la tête de la province du Sud-Kivu; A défaut de le faire maintenant, notre Parti demande aux acteurs politiques qui déstabilisent la province en cette période de guerre, de laisser la justice faire son travail, et de ne pas faire obstacle à son arrêt,
- La fin à l'opération « chasse à l'homme » menée contre les cadres de l'UDPS dans les services publics au Sud-Kivu, et demande que soit empêché, par les moyens de droit, l'acharnement des députés provinciaux contre le Gouverneur Ngwabidje.
Saluant l'esprit conciliant et fédérateur du secrétaire général du parti Augustin Kabuya, ces cadres rassurent qu'ils resteront vigilants face à toute manœuvre d'exclusion et de bannissement, car, affirment-ils, l'UDPS sera debout et n'épargnera personne.
Christian Dimanyayi