L'Union nationale de la presse du Congo (UNPC) et Justicia ASBL, une organisation des défenses des droits humains appellent les autorités politico-administratives et sécuritaires à protéger les journalistes de la ville de Lubumbashi dans le Haut-Katanga et dont certains sont menacés de mort par des personnes non identifiées.
Dans un communiqué conjoint signé le jeudi 1er juin 2023 par Timothée Mbuya de Justicia ASBL et Gilbert Kyungu de l'UNPC et dont une copie est parvenue à 7SUR7.CD ce vendredi, ces deux structures se disent « fortement » préoccupées par la dégradation de la situation sécuritaire des chevaliers de la plume et du micro évoluant dans la province du Haut-Katanga.
Dans leur correspondance, UNPC et Justicia ASBL regrettent de constater qu'une journaliste d'un média local puisse recevoir des menaces de mort à travers des appels anonymes.
« Pire encore, depuis quelques jours, Madame Diana Kasongo, présentatrice des émissions Chronique d’échanges et Info Scanner sur la chaine Nyota TV fait l’objet des menaces de mort à travers des appels anonymes dans lesquels ses détracteurs, la menace d’attenter à sa vie à tout moment et à celle de son mari. Ses interlocuteurs anonymes disent connaître sa résidence ainsi que son lieu de travail. Justicia Asbl et l’UNPC se demandent si couvrir une manifestation publique d’un parti de l’opposition ou citer le nom d’un candidat aux élections présidentielles de décembre 2023 est un fait constitutif d’une infraction pouvant entrainer les menaces de mort ou les arrestations avec instruction de raser des images », lit-on dans ce document.
L'UNPC et Justicia Asbl précisent que « ce musèlement de la presse est inacceptable » au regard des engagements du gouvernement congolais à protéger les journalistes comme le dit l'article 24, alinéa 2 de la Constitution. Elles demandent au gouverneur Jacques Kyabula et au Procureur général près le Tribunal de grande instance (TGI) de Lubumbashi de protéger les journalistes et de se saisir du cas des menaces de mort dont est victime cette professionnelle des médias.
« (Nous demandons à l'autorité provinciale, ndlr) de veiller à la protection des journalistes et professionnels des médias évoluant dans sa juridiction et plus spécialement de veiller à ce que rien de mal n’arrive à la journaliste Diana Kasongo et à sa famille ; de maintenir une collaboration accrue et intense avec toutes les structures qui militent également pour la protection de cette catégorie des personnes pour trouver des solutions appropriées et adaptées à chaque situation. Au Procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Lubumbashi, de se saisir d’office du cas des menaces de mort dont est victime Madame Diana Kasongo. Aux journalistes victimes d’arrestation et menaces de mort, de saisir de toute urgence les instances judiciaires compétentes pour faire poursuivre les auteurs présumés de ces actes attentatoires aux libertés de la presse telles que définies par les lois de la République », conclut ce document.
Le samedi 27 mai dernier, trois journalistes de Lubumbashi dont deux de la télévision HK6 et un de la Radio Okapi ont été arrêtés puis transférés au bureau de l'Agence nationale des renseignements (ANR) avant d'être relâchés quelques heures plus tard. C'est après qu'on a effacé toutes les images prises lors de la tenue d'un sit-in de l'opposition à quelques mètres du siège de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) à Lubumbashi.
Patient Lukusa, à Lubumbashi