RDC : Le ministre des Droits humains promet des sanctions judiciaires contre les policiers qui torturent les civils 

Mardi 27 juin 2023 - 07:30
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Droits tiers

Les dépositaires de l'autorité publique qui s'évertuent à commettre des actes de torture de manière directe ou indirecte seront désormais traqués et subiront la rigueur de la loi. 

C'est le ministre des droits humains, Albert Fabrice Puela, qui l'a fait savoir à l'occasion de la Journée Internationale pour le soutien aux victimes de la torture célébrée le 26 juin de chaque année. 

Il a lancé une mise en garde sévère contre les forces de l'ordre qui versent dans cette pratique. 

« L'infraction de torture est une infraction imprescriptible. Il est important qu'on le sache. Que les policiers qui se permettent de torturer de pauvres citoyens qui, pourtant, sont présumés être des innocents, il est important qu'ils sachent que la torture est très sévèrement punie. À ce jour, nous rappelons que quiconque serait témoin ou victime d'un acte de torture, qu'il puisse le dénoncer devant les instances judiciaires pour que nous puissions proscrire justement cette pratique. Nous appelons tous ceux qui ont un certain pouvoir ou une certaine parcelle d'autorité à ne pas en abuser. Les agents publics de l'État qui se permettent de torturer les autres directement ou indirectement seront poursuivis pour ces actes », a déclaré à la presse le ministre Puela. 

Il a salué en outre « la clairvoyance et la diligence de la justice militaire qui ne tarit pas de célérité pour réprimer et mettre hors d'état de nuire les officiers militaires qui s'illustrent par ces actes de torture ». 

« Le chef de l'État n'a cessé de le dire qu'il est pour le respect des droits de l'homme pour la bonne image de notre République », a-t-il insisté. 

Le ministre des Droits humains a saisi cette opportunité pour annoncer dans les jours à venir le début des consultations nationales à Kinshasa dans le cadre de la justice transitionnelle. Il a expliqué que les experts de son ministère sont déjà à pied d'œuvre pour descendre sur terrain dans le but d'échanger avec les familles des victimes des atrocités dans le pays. 

« Nous ne pouvons pas oublier qu'il y a eu des familles qui ont perdu les leurs et il y a des compatriotes qui ont perdu les membres de leurs corps. Nous-mêmes, nous avons pris part à plusieurs manifestations. Nous savons que les Kinois sont aussi victimes. Il y aura des consultations nationales. Il y a des experts du ministère des droits humains qui passeront dans les maisons et familles pour demander quel genre de justice que ces gens veulent et qu'elle sorte de réparation. Il y aura des réparations, pas des indemnisations. Il y aura des réparations collectives comme des réparations individuelles. Nous aurons des monuments de souvenirs reprenant les noms de victimes comme Rossy Mukendi, Thérèse Kapangala et plusieurs autres qui sont tombés pour la démocratie dans ce pays », a-t-il fait savoir. 

Par la résolution 52/149 adoptée le 12 décembre 1997, l'Assemblée générale des Nations Unies a proclamé le 26 juin Journée internationale des Nations Unies pour le soutien aux victimes de la torture, en vue d'éliminer totalement la torture et d'assurer l'application effective de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, qui est entrée en vigueur le 26 juin 1987.

Merveil Molo