Des voix continuent de s'élever pour dénoncer le silence des autorités congolaises, plus de deux semaines après l'autopsie exercée sur la depouille du député national et ancien ministre congolais des Transports, Chérubin Okende, trouvé mort dans son véhicule le 13 juillet 2023 à Kinshasa.
Dans un mémorial publié vendredi 25 août depuis l'exile où il se trouve actuellement, l'ancien président de la CENI, Corneille Nangaa Yobeluo affirme que la RDC demeurera inconsolable et en deuil tant que la vérité n'aura pas éclatée sur le mobile, les circonstances et les auteurs de l'assassinat de Chérubin Okende.
Il accuse le président Félix Tshisekedi de gérer le pays à tâtons et dans une extrême légèreté sécuritaire. Dans une formule allégorique, Corneille Nangaa demande à Chérubin Okende d'être l'intercesseur du peuple congolais auprès de Dieu et des ancêtres, de leur dire la misère que la traverse la RDC, victime d'une énième agression de la part de ses voisins, dont le Rwanda, qui agissent en complicité avec certains congolais.
« Brutalement arraché à notre affection, ton nom restera patriotiquement dans le firmament
des melleurs d’entre nous. Oh oui, ta mort a été un cataclysme pour notre peuple désespéré, qui attend aujourd’hui comme hier les fruits de la lutte patrotique, altruiste et passionnée que tu avais incarnée pour le bien du Congo », a-t-il écrit.
L'ancien patron de la centrale électorale demande à Chérubin Okende de dire à Patrice Emery Lumumba que le pays qu’il a défendu jusqu’au sacrifice suprême est aujourd’hui en proie à des guerres, à l’insécurité, aux agressions, aux tueres et massacres, à l’errance des populations et leurs déplacements massifs loin de leurs milieux de vie pour fuir la violence qui s’y installe et qu'une bonne partie du territoire national est chapardée.
C. Okende est aussi appelé à dire à l'heros national que le virus de la balkanisation qu’il avait tant conspué ronge périleusement avec effets le territoire national et que le pays est au bord de l’éclatement sous la complicité incompréhensible de certaines autorités du pays.
« Dis à papa Etienne Tshisekedi Wa Mulumba, lui qui fut loyaement élu, le 15 août 1992, premier ministre par toutes les couches sociopolitiques du CONGO-ZAÏRE réunies à la Conférence Nationale Souveraine (CNS) que son fils investi au sommet de l’Etat a trahi son combat pour la démocratie, la bonne gouvernance, l’Etat de droit, le progrès social, ainsi que la primauté du peuple sous le slogan le Peuple d’abord », a écrit Corneille Nangaa.
Il estime qu'avec l'actuel régime, « le tribalisme est érigé en système de gouvernance, la Constitution est piétinée, la démocratie est décapitée, cédant la place à un cocktail de dénie du droit, à la démocrature et carrément à une dictature calquée sur un modèle désuet qu’on croyait désormais d’un autre temps ».
Avant de clore son propos, Corneille Nangaa appelle à la mobilisation générale du peupe Congolais afin de stopper les velléités antidémocratiques, de
réinventer l’unité et la cohésion nationales ; de reconquérir l’intégrité territoriale de la République ; de bâtir des piliers de l’intangibilité des frontières, de rassurer l’Afrique et le monde et de développer l'Etat-Nation.
ODN