Le Fonds spécial de répartition et d'indemnisation aux victimes des activités illicites de l'Ouganda en République démocratique du Congo (RDC) et leurs ayants-droits (FRIVAO) se prépare à lancer ses activités.
Afin de remplir efficacement leurs missions, les membres du conseil d'administration et de la direction générale de cet établissement public, qui ont été nommés par le chef de l'État en avril, participent à un séminaire de renforcement des capacités. Afin de mener à bien cette tâche, le cabinet Global Stratégies and Local Governance a été sélectionné. Ce cabinet est spécialisé dans le diagnostic organisationnel, l'audit institutionnel, la négociation transfrontalière et la gestion des conflits.
Ce séminaire de quatre jours, qui a débuté ce mardi 3 octobre 2023 à Kinshasa, vise à fournir aux dirigeants du FRIVAO les compétences nécessaires pour assurer la supervision, le contrôle, l'orientation et l'évaluation pratiques des activités de l'établissement, ainsi que pour gérer ses aspects administratifs et financiers.
Lors de son discours, le coordonnateur du FRIVAO a profité de l'occasion pour rappeler les missions de cet établissement public. Créé dans le but de gérer les sommes devant être versées par l'Ouganda pour réparer les préjudices causés par ses activités armées en RDC entre 1998 et 2003, le FRIVAO a pour objectif de garantir que les victimes et leurs ayants-droits obtiennent justice et réparation conformément à l'arrêt rendu par la Cour internationale de Justice (CIJ) le 9 février 2022. En vertu de cet arrêt, l'Ouganda a été condamné à verser des indemnités d'un montant total de 325 millions de dollars à la RDC. Ces fonds seront alloués aux victimes et contribueront à compenser les dommages subis pendant cette période de conflit.
Il est essentiel que le FRIVAO dispose des capacités nécessaires en gestion administrative et financière pour garantir que ces fonds sont utilisés de manière adéquate et transparente, afin d'accomplir sa mission de réparation envers les victimes.
« Étant donné que les fonds gérés par FRIVAO ne proviennent pas du trésor public de l'État congolais, mais sont le résultat d'un jugement rendu par une juridiction de droit international à l'encontre d'un État étranger, le décret établissant et organisant notre institution prévoit la collaboration d'experts des Nations Unies et d'ONG internationales pour veiller à l'utilisation appropriée de ces fonds. Nous sommes confiants que cette démarche d'habilitation et de renforcement des capacités nous permettra de répondre aux attentes de la communauté nationale et internationale quant à la réalisation de notre mission dans notre pays. Nous encourageons vivement une participation active et effective lors de ce séminaire », a déclaré François Mwarabu, le coordonnateur du FRIVAO.
Il a salué la volonté des autorités congolaises de mener à bien le processus d'indemnisation des victimes des dégâts causés par l'Ouganda.
« Nous tenons également à exprimer notre gratitude au président de la République pour son engagement à mener à bien le processus d'indemnisation des victimes et de réparation des préjudices causés en RDC par l'armée ougandaise dans le cadre de ses activités illicites. Nous remercions également le gouvernement, en commençant par le premier ministre, pour sa vigilance dans la mise en œuvre de la volonté politique du chef de l'État. Nous sommes reconnaissants du soutien administratif et financier apporté par nos deux ministères de tutelle, le ministère de la Justice et des Finances », a-t-il souligné.
Le compte-rendu du conseil des ministres, qui s'est tenu le 8 septembre dernier, a révélé que l'Ouganda a déjà versé la première tranche de 65 millions de dollars à la RDC.
Merveil Molo