Le Centre de recherche en ressources en eau du bassin du Congo de l’Université de Kinshasa (CRREBAC) a publié les résultats de son étude multisectorielle menée sur les tourbières. C'était au cours d'un atelier organisé le vendredi 6 octobre 2023 à Kinshasa, capitale de la RD-Congo.
Plusieurs résultats ressortent de cette étude parmi lesquels :
L’existence de plusieurs menaces qui pèsent sur ces tourbières et qui appellent à l’élaboration d’une stratégie de gestion pour assurer la durabilité de ces écosystèmes fragiles ; la mise en exergue récente du plus grand complexe des tourbières sous les tropiques dans la Cuvette Centrale du Bassin du Congo, dont la RDC détient près de 75% de la superficie. Ce qui place cette région au cœur des plusieurs enjeux climatiques planétaires et l’élaboration en cours de la stratégie nationale sur les tourbières de la RDC à travers l’Unité de Gestion des Tourbières du Ministère de l’Environnement et Développement Durable, afin d’assurer une gestion durable de ces écosystèmes.
Lancée en date du 17 février dernier, avec l’appui financier du Programme d'études et expertises (PEE) de l'Agence belge de développement (Enabel), en partenariat avec l’Unité de gestion des tourbières (UGT) du Secrétariat général au ministère congolais de l’Environnement et développement durable, cette étude a été faite dans sept (7) provinces, à savoir : Kongo-Central, Tshopo, Tshuapa, Sud-Ubangi, Équateur, Maï-Ndombe, et Mongala.
Les données ont été collectées suivant 4 volets, notamment le volet de l’hydrologie, de la botanique/végétation, socio-économiques ainsi que celui des maladies zoonotiques. Ces données sont nécessaires du fait qu’elles viennent répondre au besoin urgent d’informations exprimées par l’UGTdans le cadre de l’élaboration de la stratégie nationale des tourbières.
Pour que nous puissions définir une bonne politique, nous devons avoir ces éléments. Il y a trop des maladies, au Maï-Ndombe. Par exemple, des maladies zoonotiques. Nous devons connaître pour que nous puissions prendre des dispositions idoines pour lutter contre ce qui peut être nuisible mais pour aussi aider nos communautés avec les informations. Voir comment mettre en place une politique pour améliorer les conditions de vie de ces communautés locales », a dit le Secrétaire Général au ministère de l’Environnement.
Enabel a appelé à une large diffusion de ces données venant des chercheurs et scientifiques congolais afin de faciliter la bonne compréhension des questions liées aux tourbières.
« On ouvre des nouvelles fenêtres, des pistes d’éléments à interpréter et à comprendre, cela n’est pas simple mais il faut bien qu’il y ait un commencement à quelque chose. Au moins on sait que l’on ne peut aborder de manière simpliste la gestion des tourbières. Nous encourageons la diffusion des données. Que ces données qui ont été collectées soient correctement communiquées et largement vulgarisées pour que l’on comprenne aussi par les autres bailleurs, et aussi par l’Etat congolais lui-même, par des universités, qu’il y a des études qui peuvent se mener de manière à pouvoir intégrer un ensemble des données qui aboutissent à la gestion des forêts », a déclaré Jean-Luc Mutombo Mudiay, le responsable de programme de Enabel.
Le responsable du CRREBAC, le professeur Raphaël Tshimanga, et Jean-Jacques Bambuta, coordinateur de l’UGT, ont salué le travail abattu par toutes les 4 composantes dans la réalisation de ladite étude.
Christian Dimanyayi