22 organisations mettent la pression sur les compagnies d’assurance pour qu’elles ne couvrent pas l’exploitation du pétrole en RDC

Vendredi 17 novembre 2023 - 16:43
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Alors que l'Association internationale des contrôleurs d'assurance tenait sa réunion annuelle à Tokyo, au Japon, du 9 au 10 novembre 2023, 22 organisations de 12 pays, dont Greenpeace Afrique, ont publié le « tableau de bord 2023 sur l'assurance, les combustibles fossiles et l'urgence climatique » qui évalue et classe les politiques climatiques de 30 grandes compagnies mondiales d’assurance. 

D’après ce document, les compagnies d’assurance couvrent de moins en moins les nouvelles centrales électriques au charbon alors que leurs investissements pour l’expansion de la production du pétrole et du gaz ne cessent de grimper.

« Les assureurs ont désormais introduit des restrictions sur le charbon qui ont un impact réel, et les nouvelles centrales électriques au charbon sont devenues pratiquement non assurables. En revanche, les restrictions sur le pétrole et le gaz sont beaucoup plus limitées et permettent de continuer à soutenir les nouveaux terminaux GNL, les usines à gaz et l'expansion de la production de pétrole et de gaz », lit-on dans un communiqué partagé par Greenpeace Afrique.

En ce qui concerne la RDC, ces organisations pensent qu’elle n’a pas la capacité financière de fournir une assurance aux entreprises auxquelles elle pourrait attribuer des blocs pétroliers. Ces entreprises feront certainement recours aux grandes compagnies d’assurance.

« La RDC n'a pas la capacité nationale de fournir une assurance pour le pétrole et l'exploration et les risques élevés qu'ils impliquent. Par conséquent, les entreprises qui obtiennent des droits d'exploration dans le cadre des appels d’offres pour les blocs pétroliers s'appuieront très probablement sur les services de certaines des plus grandes compagnies d'assurance et de réassurance du monde, principalement situées en Europe et en Amérique du Nord », affirment-elles.

Citée dans ledit communiqué, Irène Wabiwa, responsable international pour la forêt du bassin du Congo à Greenpeace Afrique, a demandé aux compagnies qui étaient réunies à Tokyo de se prononcer clairement qu’elles ne vont pas appuyer de nouveaux investissements pétroliers en RDC.

« Si certaines compagnies ont relevé le défi en s'engageant à ne pas fournir d'assurance pour les désastreuses ventes aux enchères de pétrole en RDC, beaucoup restent silencieuses et poursuivent leurs activités comme si de rien n'était. Soyons clairs : le maintien du statu quo dans le secteur de l'assurance est une mauvaise affaire pour la planète », a dit la militante de Greenpeace.

D’après les 22 organisations, les assureurs des combustibles fossiles doivent contribuer à l’atteinte de l’ambition de limitation du réchauffement climatique 1,5°C tel que stipulé par l’accord de Paris. Ceci en « alignant entièrement leurs stratégies de souscription et d'investissement sur une trajectoire qui mettraient fin à tout soutien à l'augmentation de la production de combustibles fossiles ».

Bienfait Luganywa