Les 2500 nouveaux magistrats recrutés pour le compte du pallier 2023 en RDC ne sont toujours pas affectés à leurs milieux de travail, plus d'un mois après la fin de leur formation et à quelques jours de la fin de l'année.
Tenez ! Après le test de recrutement organisé, le 9 novembre 2022, et la publication des résultats intervenue le 30 octobre de la même année, au total 5.000 nouveaux magistrats ont été retenus.
Présentant les résultats de ce concours, le président de la Cour Constitutionnelle et président d'office du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM), Dieudonné Kamuleta, a affirmé que, conformément aux décisions prises par les autorités, le premier pallier de 2500 nouveaux entrera en fonction en 2023 après formation et autres formalités d'usage.
Le deuxième pallier de 2500 autres magistrats, quant à lui, a-t-il précisé, va commencer le boulot en 2024 après bien-sûr les formalités liées à l'identification et au contrôle des dossiers et la formation pratique qui va durer trois mois comme pour leurs prédécesseurs.
Ainsi, le constat fait en cette date du 04 décembre 2023 est que que plus d'un mois après leur formation et à quelques jours de la fin de l'année, les 2500 nouveaux magistrats du premier ne sont toujours pas affectés à leurs milieux de travail. Interrogés, ils se demandent s'ils sont abandonnés à leur triste sort ou oubliés par la République.
"Après la nomination par ordonnance présidentielle d'organisation judiciaire du 6 juin 2023, portant nomination des magistrats civils et militaires, nous avons été conviés à une formation pratique de trois mois que le chef de l'État avait lui-même lancé. Et là, nous venons de finir cette formation depuis le 28 octobre 2023. Il y a de cela pratiquement plus d'un mois que nous sommes à la maison, sans connaître la suite du processus de recrutement. Conformément au calendrier qui a été prévu, nous devrions normalement passer pour récupérer des toges et autres effets. On devait aussi organiser une cérémonie officielle de clôture et publier les affectations. Depuis lors, nous sommes là à la maison sans rien faire, sans connaître qu'est-ce qui bloque. Le CSM ne communique pas", a déclaré un nouveau magistrat interviewé sous l'anonymat.
Ce qui est plus inquiétant dans cette histoire est que les 2500 nouveaux magistrats du pallier 2023 qui attendent leurs affectations sont déjà payés par l'État congolais alors qu'ils ne travaillent pas. D'où, la nécessité pour le gouvernement de faire aboutir illico ce processus de recrutement et de publier les affectations, question de renforcer la distribution de la justice en RDC qui souffre d'une carence criante des magistrats.
"C'est en violation totale du prescrit de la loi en la matière. Quand on recrute une personne, c'est pour le former et l'envoyer au champ du travail. Nous avons reçu une formation pratique, celle qui consiste à passer directement aux commandes, à se mettre au travail et poser des actes. Depuis lors, il y a aucune communication entre les magistrats que nous sommes et le CSM. Ce qui est plus curieux est que nous sommes déjà payés comme magistrats. Et nous ne voulons pas toucher l'argent du contribuable sans rien faire ", a indiqué Jhonny M, un autre magistrat nouvellement recruté.
Ce qui est encore beaucoup plus curieux dans cette histoire, est que, pendant que le Conseil Supérieur de la Magistrature ne dit rien quant à la suite réservée aux magistrats du pallier 2023, il a lancé le processus d'identification pour les magistrats retenus pour 2024. D'où, la question de savoir si, au regard des réalités sur terrrain, le gouvernement sera en mesure de respecter son chronogramme qui consistait à mettre en service le premier pallier de 2500 magistrats formés en 2023 et le deuxième pallier de 2500 autres en 2024 ?
ODN