Tribune de Siméon Isako, Journaliste et Analyste Politique
Ayant pris ses fonctions de président de la CENI avec 28 mois de retard soit quelques jours après le 26 octobre 2021, date de la prestation de serment devant la cour constitutionnelle, Denis Kadima et son équipe se sont très vite mis au travail. Un seul objectif a caractérisé le parcours de l'équipe, particulièrement, du président Kadima, c'est celui d'organiser des bonnes élections dans le délai constitutionnel, c'est-à-dire des élections crédibles, transparentes et apaisées.
Ayant suivi de près ce processus, nous sommes en mesure de conclure, en tant qu'analyste que dans chaque décision prise par Denis Kadima pour la bonne évolution du processus, le souci de l'équité et de l'inclusivité n'avait jamais quitté sa pensé. Dès la sortie du calendrier, le 26 novembre 2022, le bureau s'est mis à appliquer, point par point, ce chronogramme qui s'étend jusqu'à 2027.
Lors du dépôt des candidatures ; tout candidat, à n'importe quel scrutin, qui avait son dossier complet, a vu celle-ci être retenue parfois à la surprise générale, le cas notamment de Moïse Katumbi qui craignait une invalidation.
La campagne électorale a elle, été l'occasion donnée à tous de présenter leurs projets de société pour ainsi convaincre les électeurs. Quelques jours plus tard, les Congolais votaient pour ses dirigeants.
Le secret du 20 décembre 2023
Le matin du 20 décembre 2023, plusieurs bureaux de vote ont ouvert leurs portes dans les provinces. D'autres bureaux ont pu ouvrir avec quelques heures ou jours de retard. Ce retard lié aux difficultés logistiques a été à la base d'une polémique très vive mais aussi favorisé des irrégularités dont le bourrage
d’urnes, la détention illégale des DEV (dispositifs électroniques de vote) par certains candidats.
Cette situation a ravivé la flamme de la contestation qui sommeillait dans le chef des opposants. Plusieurs noms de "délinquants électoraux" ont été cités et sanctionnés. En dépit de cet écart, Denis Kadima et son équipe sont parvenus à publier, comme prévu, les résultats partiels donnant le président de la république sortant, Félix Tshisekedi, largement en tête. Celui-ci sera, bien évidemment, proclamé "provisoirement élu" le 31 décembre, avec plus de 73 %.
Kadima sanctionne
Pour des raisons d'équité crédibilité et transparence, le président de la CENI, Denis Kadima et son équipe ont pris la décision d'annuler les législatives nationales et provinciales dans les circonscriptions électorales de Masimanimba et Yakoma mais aussi les suffrages obtenus par des délinquants électoraux. Cette mesure concerne 82 candidats dont certains hauts responsables politiques :
- 3 ministres en fonction ;
- 6 sénateurs ;
- 3 députés ;
- 5 gouverneurs de province ;
- 2 mandataires publics.
La CENI dit continuer ses enquêtes pour des éventuelles nouvelles annulations. En agissant de la sorte, la CENI a voulu donner la chance à tous les candidats, du moins, ceux qui ont battu campagne et gagné "régulièrement" des voix à être proclamés vainqueurs et décourager les mauvaises pratiques.
Pas de députés nommés !
Denis Kadima Kazadi qui veut insuffler un nouveau départ "à la CENI et pour la CENI", tient à faire renaître la confiance, brisée par ses prédécesseurs, entre cette institution et le peuple congolais. Évoluant dans cette dynamique, le Chef de l'administration électorale s'en tient au seul choix des électeurs congolais. Comme pour la présidentielle, Kadima ne va proclamer vainqueurs des élections parlementaires que ceux qui ont véritablement gagné. L'homme reste fermement attaché à ce principe et n'a fléchit devant aucune sollicitation maladroite.
C'est ici que s'est invité la loi électorale avec ses dispositions sur le seuil de représentativité. Des sources dignes de foi, nous renseignent que lors des délibérations en plénière, Denis Kadima n'a cautionné absolument aucune suggestion allant dans le sens de tripatouiller la vérité des urnes, rappellant sans cesse son mantra : "Il n’y aura pas de députés nommés. Le pays n’a pas besoin de ça".
Dès lors, Kadima se fait passer pour un "trop rigoureux et opiniâtre", auprès de certains de ses collègues et politiciens congolais habitués aux magouilles.
N'ayant pas satisfait à la disposition légale du seuil, des regroupements et partis notamment LGD de Matata Ponyo et Envol de Sessanga, utilisent des médias et des fausses sources pour dénoncer un complot imaginaire orchestré, par Denis Kadima, contre certaines plateformes politiques de l'opposition, allant jusqu'à évoquer, sans preuves, "un ordre reçu".
A ces élucubrations, il convient de se poser les questions de savoir : Les candidats de LGD et Envol ont battu campagne dans quel monde ? Combien de regroupements ou partis de l'opposition se sont réellement préparés pour affronter les élections ? Pourquoi vouloir jeter du discrédit sur une personne alors qu'on est conscient de son échec ? Que gagne Denis Kadima en proclamant vainqueurs ceux qui n'ont pas gagné et perdants ceux qui ont gagné alors qu'en réalité, il n'a jamais tissé quelque relation particulière avec les politiques, tous bords confondus.
Son intérêt réside dans la seule manifestation de la vérité des urnes. La victimisation dans laquelle se lancent certains opposants n'a pour réponse que les preuves de vote.