Le prix Nobel de la paix 2018, docteur Denis Mukwege, appelle à la reconfiguration de la présence et du mandat de la MONUSCO en RDC afin de réunir les conditions propices à un retrait responsable et durable.
Le candidat à la présidentielle de décembre dernier le fait savoir dans une lettre ouverte adressée aux Etats membres du conseil de sécurité des nations unies et dont copie est parvenue à 7SUR7.CD
Dans cette correspondance, Docteur Denis Mukwege exhorte le conseil de sécurité à rester saisi de la situation en RDC qui représente encore et toujours une menace pour la paix et la sécurité.
Il souligne que le retrait précipité de la force onusienne en RDC risque de laisser un vide sécuritaire dangereux.
"Un retrait précipité de la présence des casques bleus et de la brigade d'intervention de la MONUSCO dans un contexte de guerre d'agression et de sur militarisation de la région risque de laisser un vide sécuritaire extrêmement dangereux pour l'existence même de la RDC et désastreux pour la protection des civils et de la stabilité, mettant sérieusement en péril l'héritage de 25 ans de présence du département des opérations de maintien de la paix des nations unies en RDC", peut-on lire dans cette lettre ouverte.
Denis Mukwege indique que les casques bleus et la brigade d'intervention ne peuvent pas partir tant que l'armée et la police ne seront pas à mesure d'assurer la souveraineté de l'Etat et la protection des civils.
Il invite ainsi les autorités congolaises et le conseil de sécurité des nations unies à réévaluer en urgence et à reporter le chronogramme retenu pour le désengagement complet de la MONUSCO. Mukwege déplore de constater que la situation dans l'Est du pays demeure critique.
Il sied de rappeler que le 28 février dernier, la base de la MONUSCO de Kamanyola a été fermée et remise à la police nationale congolaise.
Déogratias Cubaka, à Bukavu