En ville de Beni, dans l'Est congolais, plus de 20 personnes ont été tuées en l'espace de 13 jours. Deux quartiers riverains du territoire : Sayo et Matembo ont été visé. Depuis, l'ombre plane encore sur la vraie identité des auteurs de ce récent massacre (Reportage).
Si certaines sources sécuritaires attribuent ces violences meurtrières aux rebelles d'Allied democratic forces (ADF), les autres par contre parlent de "faux" ADF qui endeuillent la population dans les quartiers précités. La même opinion est partagée du côté de certains civils interrogés dimanche par 7SUR7.CD.
Qui a tué à Sayo et Matembo?
D'après le chef du quartier Sayo, ce sont des présumés ADF qui sont à la base des tueries, pour le moment, dans son entité.
"Les ADF ont signé plusieurs incursions à Sayo. Le premier jour, ils ont été contraints par l'armée loyaliste. Voilà pourquoi ils se dechargent sur les civils qui n'ont pas des armes", a rassuré à 7SUR7.CD Muhindo Nzanzu Flavien.
Mais un agent de sécurité qui assistait à cette interview, a très vite contrédit le chef du quartier Sayo. Lui évoque de "faux ADF" d'en être auteurs.
"Monsieur le journaliste, nous venons de passer plusieurs mois ici à Sayo. Il y avait une accalmie et les habitants n'étaient tués ainsi comme aujourd'hui. Mon constat est que depuis que nous avons délogé un groupe de jeunes dits d'autodéfense ici dans la contrée, du coup, on assiste aux attaques dans plusieurs cellules. Nous avons frappé les vrais ADF dans le territoire notamment à Mantumbi et ailleurs. Cette histoire de tuerie à Sayo, c'est un montage des gens qui n'aiment pas la paix. Je vous rassure, ce sont les faux ADF qui endeuillent la population ici", s'est alarmé cet élément de sécurité sous anonymat.
Cette déclaration venait d'être soutenue par un rescapé qui s'est échappé de mains des assaillants abordé, par 7SUR7.CD, la même journée à Vuthala.
"Moi, je ne suis pas d'accord que ces gens qui tuent sont des ADF. C'est un groupe de gens qui veut occuper nos champs au nom des ADF. Où sont partis les gens qui disent venir ici à Sayo pour garder la population? Mais, ils ont été délogés par l'armée ! Après être délogés, ils sont allés dans la brousse, quelle brousse alors ?", s'est interrogé Wasanalo Janvier, un rescapé.
Quid des frais "d'accompagnement aux services de sécurité" exigés aux familles endeuillées
Une chose est étonnante. Sur le terrain, certains éléments de sécurité profitent de la situation "malheureuse" pour exiger des frais d'accompagnement aux familles endeuillées. La journée du dimanche, des altercations étaient au bord d'être vécues entre éléments de sécurité et certaines victimes.
Pour être autorisé d'accéder dans son champs ou dans sa parcelle afin de récupérer le corps de sa famille, 200.000FC étaient le montant exigé. Ce qui constitue "une nouvelle tuerie psychologique".
"Nous sommes arrivés ici depuis le matin afin de récupérer les corps de nos membres de famille et voir ceux qui sont portés disparus. Mais hélas, on nous demande, par famille, 200.000 FC comme frais d'accompagnement des éléments de sécurité. Pourquoi, ils ont peur d'aller là où il y a l'ennemi. Où va cet argent sans justification ? Ça nous trouble en vérité", se sont indignés certains jeunes victimes d'atrocités. sont demandé en criant.
Les secteurs Educatif et Sanitaire affectés
Dans le secteur éducatif, des activités ont été arrêtées dans 4 écoles à Sayo et Vuthala. Les parents, élèves et enseignants ont vidé le quartier en direction le centre-ville. En section primaire, les examens du deuxième trimestre n'ont pas été faits dans quelques-unes.
La même situation s'observe dans le secteur sanitaire. A l'hôpital local de Sayo, seuls les éléments de sécurité y sont restés, gardant les bâtiments et quelques matériels, a constaté le reporter de 7SUR7.CD. Il en a été de même dans certaines églises.
Dans l'Est de la République démocratique du Congo, mis à part les morts, des assaillants se livrent aux enlèvements et incendient des biens de la population avant de piller d'autres. Ces actes sont à la base de déplacements massifs des habitants de ce coin vers d'autres quartiers de la ville.
Bantou Kapanza Son, de retour à Sayo