Lors d'une matinée politique ce samedi 30 mars 2024 à Kinshasa, Constant Mutamba, député national et leader de la Dynamique Progressiste Révolutionnaire de l'Opposition (DYPRO), a plaidé en faveur de la formation d'un gouvernement d'ouverture en intégrant des représentants de l'opposition et de la société civile.
Devant les cadres et militants de son regroupement politique, il a souligné l'urgence de la situation, en particulier l'ampleur de la crise sécuritaire qui sévit dans l'Est du pays. Il a invité le président de la République à ne pas limiter ses choix aux seuls membres de la majorité parlementaire, mais à chercher des talents et des compétences dans tous les horizons politiques afin de reconstruire le pays sur les fondations de progrès et de paix.
« La DYPRO appelle à tenir compte dans le prochain gouvernement de l’opposition politique et la société civile. Nous sommes dans un contexte assez sui generis de notre histoire politique où la partie Est de notre pays est convoitée et fait l’objet des menaces et attaques dues aux velléités expansionnistes du sanguinaire Monsieur Kagame. Nous recommandons au chef de l’État de ne pas se focaliser sur la majorité au pouvoir, mais de s’ouvrir à l’opposition et à la société civile pour dénicher des compétences qui peuvent aider à restructurer le pays et à mettre fin à la guerre dans l’Est. Donc, il faut tenir compte de la compétence, mais surtout du patriotisme… Nous nous attendons à l’ouverture qui va certainement permettre à tous les fils et filles du pays de se rassembler autour d’un bloc de patriotes qui va gouverner la République », a suggéré C. Mutamba.
Le leader de la DYPRO a exprimé sa frustration face au retard dans la mise en place de nouvelles institutions, plus de 4 mois après les élections générales en RDC, soulignant les répercussions négatives de cette situation sur la population congolaise.
« Il est anormal que 4 mois après que nous n’ayons pas de gouvernement. Ceci impacte négativement sur le social et l’économie de notre pays. L’instabilité actuelle sur les plans politique, sécuritaire, social et économique est due à la lenteur dans la mise en place des institutions issues des élections. C’est pourquoi nous encourageons le Président de la République à accélérer la mise en place de nouvelles institutions en vue de mettre fin à ce processus d’intérim prolongé. Ça ne sert pas la République. Suivons l’exemple du Sénégal : à peine élu, le nouveau président va prêter serment mardi et le premier ministre de son gouvernement sera connu au plus tard vendredi de la semaine prochaine », a-t-il souligné.
C. Mutamba a également conseillé la majorité parlementaire de faire preuve de retenue et de permettre à l'opposition d'obtenir un poste de titulaire au sein du bureau de l'Assemblée nationale.
Rappelons qu'Augustin Kabuya, l’informateur désigné par le chef de l’État pour identifier la majorité parlementaire, a déjà clôturé sa mission. Il a remis vendredi dernier au président Tshisekedi le rapport final de son travail, ouvrant ainsi la voie à la nomination, dans les prochains jours, d’un Premier ministre.
Merveil Molo