La mission onusienne en République démocratique du Congo alerte au sujet de la détérioration de la situation sécuritaire près de Saké, à une vingtaine de kms de la ville de Goma (Nord-Kivu).
Dans une note parvenue à la presse ce lundi 8 avril, le système de gestion de la sécurité des Nations-Unies mentionne que le M23 renforce sa présence autour de la cité et menacent l'axe qui mène à Goma.
"La situation sécuritaire est davantage volatile parce que le M23 a atteint les alentours du nord de Saké. Des éléments armés aperçus dans le parc des Virunga constituent une menace pour l'axe Goma-Sake. La détérioration de la situation sécuritaire est aussi le fait de la forte criminalité qui accroît l'exposition du personnel à un grand nombre de risques sécuritaires et incidents", lit-on dans le document.
Face à la menace, la MONUSCO appelle son personnel à prendre des dispositions particulières pour parer aux éventualités.
Ainsi recommande-t-il notamment que ses membres fassent urgemment des approvisionnements en stock nécessaires (eau, nourriture, médicaments, carburant, internet, etc.), de consentir des efforts pour réduire davantage la présence de son personnel, d'éviter les mouvements non essentiels aux heures nocturnes ou de pointe et de quitter immédiatement les lieux en cas de confrontation ou menace.
Il sied de préciser que Sake est stratégique pour la suite du conflit armé entre la République démocratique du Congo et le M23. Située à quelques kms seulement de Goma, cette cité est le dernier verrou qui ouvre la porte au chef-lieu du Nord-Kivu.
Le M23 a plusieurs fois tenté de s'emparer de cette entité mais il a été repoussé à chaque fois grâce aux efforts de l'armée congolaise appuyée par les jeunes résistants Wazalendo. Les casques bleus, y compris les soldats de la SADC, sont également positionnés dans la contrée pour éviter que cette cité ne tombe entre les mains de l'ennemi.
Ces jours, en dépit d'une accalmie apparente pleine d'incertitudes, Sake est constamment visé par des obus qui y font des victimes parmi les civils. Le M23 est accusé par les forces vives d'être à la manœuvre.
Isaac Kisatiro