Plus de 500 personnes venues des pays du bassin du Congo et d’Europe prennent part à partir de ce lundi 3 juin, à Kinshasa, à la 20ᵉ réunion des parties du Partenariat pour les forêts du bassin du Congo (PFBC). Le thème central est « accélérer la protection et la gestion durable des écosystèmes forestiers d’Afrique centrale ».
Le go des travaux de 3 jours a été donné par Eve Bazaiba, ministre congolaise de l’Environnement et du développement durable. Dans son discours, elle a appelé, une fois de plus, à la conciliation de la protection des forêts et des besoins des populations qui vivent dans ces forêts.
« Nous devons concilier le besoin de l’oxygène et le besoin du pain, qui représente la survie de nos populations qui vivent dans la forêt et des forêts. C’est-à-dire, les forêts constituent leur garde-à-manger, leur santé, leur pharmacie, bref leur vécu quotidien. Le développement voulu par tous ne peut atteindre ses objectifs qu’avec des indicateurs objectivement vérifiables et dans un environnement de paix et de franche collaboration », a-t-elle déclaré.
Le ministre burundais de l’Environnement, de l’agriculture et de l’élevage et président en exercice du conseil des ministres de la Commission des forêts d’Afrique centrale (COMIFAC) a rappelé que le changement climatique est une réalité qui touche tous les pays. Si on n’agit pas, notre sort sera la disparition collective.
« Nous avons longtemps parlé du changement climatique, mais on pensait que c’était de la théorie. Aujourd’hui tous les pays vivent les effets de ce changement climatique. Malheureusement, nos interventions ne sont pas à la hauteur des défis que nous avons. Nous devons réfléchir pour trouver la solution. Si nous ne nous adaptons pas, nous serons appelés à disparaître. C’est une loi de la nature. Quittons donc les théories pour aborder les questions qui sont à la hauteur des défis que nous avons », a dit Prosper Dodiko.
Pour sa part, le directeur des affaires globales du ministère français de l’Europe et des affaires étrangères et co-faciliateur du PFBC pour la France, Christophe Guilhou, a appelé à l’intensification de la mobilisation pour faire connaître les services que les forêts du bassin du Congo rendent à l’humanité en vue de leur protection.
« Nous apprécions les forêts du bassin du Congo pour leur extraordinaire biodiversité, leur rôle social et économique ou encore leur rôle clé dans la lutte contre le changement climatique. Cela nous oblige d’aller de l’avant en amplifiant notre action et de mieux faire connaître la valeur des forêts tropicales de la région aux échelles locales, nationales et internationales. Les enjeux pour la préservation de ces forêts sont donc immenses et nécessitent une mobilisation collective. Le PFBC permet cette mobilisation et je vous appelle à la rendre fructueuse. Je souhaite que notre coopération soit la plus investissante possible », a-t-il signifié.
Ces assises s’articulent en trois segments, à savoir le segment politique et ministériel, le segment technique ainsi que le segment plénière du partenariat des forêts du bassin du Congo. Chaque segment est accompagné d'événements parallèles et de réseautage.
Notons que le PFBC qui est né en 2002 lors du sommet mondial du développement durable de Johannesburg, en Afrique du Sud, est une plateforme de dialogue entre responsables politiques, experts, acteurs du secteur privé et membres de la société civile. Cette 20ᵉ réunion a été précédée par le Forum de la jeunesse pour les forêts d’Afrique centrale qui a réuni 150 jeunes d’Afrique centrale et d’Europe.
Bienfait Luganywa