Promulguée le 17 juin 2014 par l’ancien chef de l’État Joseph Kabila, la loi nº14/011 relative au secteur de l’électricité a totalisé 10 ans. Faisant le bilan de la décennie de ce texte qui est censé « faire de la RDC une puissance énergétique », la Coalition des organisations de la société civile pour le suivi des réformes et de l’action publique (CORAP) dresse un tableau plutôt sombre.
D’après cette organisation qui milite pour la décentralisation du secteur de l’électricité dans le pays, aucun pragmatisme n'a été prouvé dans le chef des responsables pendant les 10 ans. Ce qui fait que le taux d’électrification en RDC n’a pas bougé.
« La CORAP estime que 10 ans après la promulgation de la loi portant sur le secteur de l’électricité, le pays doit atteindre plus de maturité, être pragmatique et agir avec beaucoup de responsabilité, face aux différents problèmes énergétiques », a écrit la CORAP dans un communiqué publié ce jeudi 4 juin.
Ci-dessous, les problèmes qui minent le secteur de l’électricité en RDC, listés par cette organisation de la société civile, 10 ans après la promulgation de la loi.
- Une faible production de l’énergie électrique pour répondre au besoin croissant de développement à partir de la base et des ménages en énergie. La conséquence est que la quantité d’énergie produite dans l’ensemble du pays est largement inférieure à la quantité demandée par les industries et les ménages ;
- La non-existence d’une politique nationale de l’énergie qui met en place une vision claire pour le développement du secteur sur le long terme, moyen et court terme ;
- L’absence de planification de l’électrification au niveau national et des provinces sur le court, moyen et long terme.
- Une faible capacitation des acteurs impliqués dans le secteur au niveau national, des provinces et des ETD, considérant que l’énergie est un domaine très dynamique ;
- L’existence d’un cadre légal qui n’intègre pas clairement le besoin de développement de toutes les formes des énergies renouvelables ;
- L’existence d’un cadre institutionnel non adapté aux évolutions contextuelles, apportant ainsi de grandes confusions sur le rôle de chaque acteur. Cela est aussi à la base du blocage qui freine le développement du secteur;
- Une absence de stratégies pour le développement des technologies adaptées (abordables, durables et accessibles) pour la cuisson propre, afin de renforcer la protection des forêts du bassin du Congo ;
- Des faibles investissements dans des projets de production d’énergies renouvelables pour couvrir le gap actuel en énergie ;
- Un climat des affaires non adapté pour inciter les investisseurs à apporter des investissements conséquents en faveur des projets énergétiques, comme catalyseurs de développement des secteurs clés.
Pour réfléchir sur comment trouver la solution à ces problèmes, la CORAP prévoit d’organiser du 21 au 24 août, à Kinshasa, la 2ᵉ édition du Forum national de la société civile sur l'énergie (FNSCE). Ce forum va réunir les décideurs dans le secteur de l’électricité, la société civile ainsi que les investisseurs.
Bienfait Luganywa