Le nouveau ministre des Hydrocarbures, Aimé Sakombi Molendo, entend amorcer des réformes qui s'imposent dans ce secteur en vue d'en faire l'un des moteurs du développement de la République démocratique du Congo.
Pour parvenir à ces fins, il a amorcé une mission officielle, ce samedi 6 juillet 2024, dans la province du Kongo-Central. Pour le ministre Molendo, le choix de cette province est plus qu'évocateur, car il s'agit de la première province productrice du pétrole brut en République démocratique du Congo.
"La province du Kongo-Central est la première province productrice du pétrole brut. Mais aussi plus de 50 % des revenus pétroliers. Quoi de plus normal de consacrer ma première mission officielle dans la grande province du Kongo-Central", a-t-il déclaré au terme d'une audience lui accordée par le gouverneur de province Grâce Bilolo.
Cerner les problèmes, des solutions urgentes
À en croire le ministre des Hydrocarbures, il s'agit d'une mission d'état des lieux et de prise de contact avec les opérateurs du secteur, mais aussi avec les acteurs de la société civile, question d'écouter leurs préoccupations en vue des solutions taillées sur mesure.
Conscient du rôle que jouent les sociétés œuvrant dans la logistique pétrolière pour l'approvisionnement du pays en produits pétroliers, le ministre Aimé Sakombi Molendo leur a réservé la primeur de sa mission.
Accompagné des experts de son ministère, il a commencé sa visite à la société pétrolière de stockage Ango-Ango (SPSA COBIL) où il a été reçu par le directeur général Michel Bourgeois et le PCA Thierry Musenepwe. Après échange, l'équipe dirigeante de cette société a fait visiter au ministre ses installations en lui expliquant tous les processus de la réception des produits pétroliers au dispatching.
SEP Congo a plaidé pour sa créance
Le ministre Molendo a ensuite effectué la descente aux installations de Sep Congo, précisément dans son terminal d'Ango-Ango, à Matadi. Il a été reçu par le directeur des ressources humaines Bim Malembe, qui a profité de cette occasion pour plaider pour la créance globale de sa société de 122 millions USD dont 28 millions pour l'État, 78 millions $ pour les sociétés commerciales, 15 millions $ pour les sociétés de logistique et 43 millions $ des engagements urgents (20 millions $ pour les fournisseurs et 23 millions de la ligne de crédit).
Le ministre Molendo a bouclé l'étape de Matadi par la visite de Lerexcom Petroleum ( LP). Il a écouté attentivement les doléances des dirigeantes de cette société, avant de promettre de faire le rapport à qui de droit.
À Boma, le ministre Aimé Sakombi Molendo a visité les installations de la société ORITRANS LOGISITICS, un autre grand de la logistique pétrolière. C'est après cette visite qu'il a pris la route pour Moanda. Sur place, il a commencé par se rendre au poste frontalier d’Incat, question de s'apercevoir de la réalité de la contrebande qui s'y opère avec dépôts clandestins.
Une réunion tripartite l'État - société civile - pétroliers en vue
Le ministre des Hydrocarbures a clôturé sa première journée de mission par la visite de la Société Congolaise des Industries de Raffinage (SOCIR). Selon son programme, il est prévu le lundi 8 juillet une réunion tripartite avec la société civile et les pétroliers.
Il sied de rappeler que la République démocratique du Congo est un pays à fort potentiel en hydrocarbures. Selon les experts, 85 % de ce potentiel national se trouve actuellement inexplorés et inexploités.
50 ans après les premières explorations pétrolières en RDC, le pays ne produit actuellement qu'entre 20.000 et 25.000 barils par jour et le secteur contribue qu'à environ 500 millions USD au budget de l'Etat.
Vivement la redynamisation de ce secteur
Le président de la République Félix-Antoine Tshisekedi identifie les facteurs ayant entravé l'essor de ce secteur par le fait que " le pays avait misé sur le tout minier, reléguant ainsi au second plan d'autres branches de l'industrie extractive". Il a aussi pointé du doigt le problème de gouvernance.
C'est dans ce cadre qu'il a lancé, le 28 juillet 2022, les 30 appels d'offres pour l'exploitation de 27 blocs pétroliers dans la forêt du bassin du Congo et trois blocs gaziers dans le lac Kivu.
Selon les estimations du ministère des Hydrocarbures, l'exploitation de ce potentiel énergétique va produire environ 22 milliards de barils de pétrole et 66 milliards de m3 de gaz.
D'où la détermination du ministre Aimé Sakombi Molendo de redynamiser ce secteur afin d'en faire le véritable moteur du développement de la République démocratique du Congo.
ODN