« Détention illégale de 11 personnes à l’ANR » : 6 ans après, l'ASADHO « préoccupée par la non-réalisation de l’engagement pris par le président Tshisekedi d’humaniser ce service »

Vendredi 16 août 2024 - 12:44
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La détention dans les cachots de l'Agence Nationale de Renseignements (ANR) d’un des onze individus interpellés quelques jours après le décès d'un garde du corps du président de la République en avril dernier préoccupe toujours l'Association Africaine de Défense des Droits de l'Homme (ASADHO).

Après son appel réclamant leur libération en début de ce mois, cette ONG dédiée à la défense des droits humains a, dans un communiqué daté du 14 août 2024, déploré que l’engagement pris en 2019 par le chef de l’État Félix Tshisekedi, consistant à humaniser l’ANR et à éliminer les mauvaises pratiques critiquées sous l’ancien régime, ne soit toujours pas respecté.

« L’Association Africaine de Défense des Droits de l’Homme, ASADHO en sigle, est vivement préoccupée par la non-réalisation de l’engagement pris par le Président Tshisekedi d’humaniser l’ANR, en la débarrassant de toutes les pratiques violentes qui ont été dénoncées sous le régime de l’ancien Président Joseph Kabila. En 2019, alors qu’il venait de prendre ses fonctions en tant que président de la République Démocratique du Congo, le président Tshisekedi s’était engagé à moderniser et à humaniser les services de sécurité et de renseignement. Il est regrettable de constater que, six ans après, l’ANR ne se conforme pas aux pratiques démocratiques internationales d’un État de droit et que ses modes opératoires sont toujours marqués par la violation des droits fondamentaux reconnus aux citoyens », peut-on lire dans ce communiqué.

L'ASADHO déplore également le manque de professionnalisme de l'ANR et le non-respect des droits humains dans plusieurs affaires, notamment celle de ces onze personnes, à qui l'on refuse même tout contact avec leur famille ou leurs avocats, en flagrant déni de la Constitution, notamment de son article 18.

Face à cette situation, cette ONG demande une fois de plus au chef de l'État d'ordonner aux responsables de l’ANR de libérer immédiatement ces personnes ou de les transférer devant les autorités judiciaires compétentes afin qu'elles puissent présenter leur défense. Elle réitère son appel en faveur de sanctions contre les responsables de l’ANR qui, d’après cette structure, procèdent à des arrestations et détentions contraires à la Constitution. Elle exhorte enfin l'ANR à s'abstenir de toute violation des droits humains des personnes arrêtées et détenues dans ses locaux.

Merveil Molo