L'armée congolaise dénonce "le comportement belliciste" des rebelles du M23 après la relance des hostilités dans le Nord-Kivu alors qu'un cessez-le-feu voulu par le processus de paix de Luanda est en vigueur depuis le dimanche 4 août dernier.
Dans un communiqué publié ce lundi 26 août, les forces armées considèrent les communiqués récemment publiés par le groupe armé comme un alibi pour "aveugler" l'opinion et ainsi justifier ses attaques contre des agglomérations.
Allusion faite notamment à un communiqué du M23 publié le dimanche 25 août, document à travers lequel la rébellion insinue qu'un aéronef congolais aurait violé l'espace sous son contrôle à Lubero et Rutshuru.
"Le M23/RDF ont tenté de couvrir, à travers les différentes communications, leurs multiples violations du cessez-le-feu en cours. Il s'agit là d'une tentative d'aveugler l'opinion, car c'est depuis 48h qu'à cause de problèmes de météo, aucun aéronef des FARDC ou de ses partenaires n'a pu prendre les airs au Nord-Kivu", rétorque la 34ᵉ région militaire.
Le même dimanche, de nouveaux affrontements ont été signalés à Kikubo, localité située à une dizaine de kms de Kirumba, une autre agglomération au sud du territoire de Lubero déjà sous l'emprise du M23 depuis fin juin.
Face à cette nouvelle violation du cessez-le-feu, l'armée congolaise veut prendre en témoin le Mécanisme conjoint de vérification avant de tirer toutes les conséquences.
"Les FARDC rappellent qu'elles considèrent ce comportement belliciste comme une énième violation du cessez-le-feu voulu par le processus de Luanda. Elles comptent saisir le Mécanisme conjoint de vérification élargi et le Mécanisme ad-hoc de vérification afin de mettre en lumière ces actes et d'en tirer toutes les conséquences", promet-elle.
Dans le cadre du processus de Luanda, la réunion ministérielle du 30 juillet entre le Rwanda et la République démocratique du Congo avait décidé d'un cessez-le-feu à partir du 4 août.
Cependant, sur le terrain, après une brève accalmie, des affrontements ont finalement repris à Rutshuru, Masisi et Lubero. Le M23 a toujours avancé qu'il n'était pas concerné par les assises de Luanda et, par ricochet, non concerné par le cessez-le-feu.
Isaac Kisatiro