Procès contre le Rwanda devant l’EAC : « C’est maintenant ou jamais que le peuple doit s’unir pour demander à la CPI d’agir » (Vice-ministre de la Justice)

Jeudi 29 août 2024 - 16:51
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Lors d'une conférence de presse tenue ce jeudi 29 août 2024 à Kinshasa, le vice-ministre de la Justice et contentieux international, Me Samuel Mbemba, a exprimé la satisfaction du gouvernement quant à l'ouverture imminente d'une audience publique par la Cour de justice de la Communauté des États de l'Afrique de l'Est (EAC) pour examiner la requête déposée par la République Démocratique du Congo (RDC) contre le Rwanda. Le début de ce procès, prévu pour le 26 septembre prochain, revêt une importance capitale pour les victimes des massacres commis dans l'est du pays.

Me Mbemba a salué cette avancée comme une victoire judiciaire sur l'échiquier continental, soulignant que la RDC espère obtenir la condamnation du Rwanda pour violations de la souveraineté nationale et de l'intégrité territoriale. Il a affirmé que les preuves des atrocités commises par le régime de Paul Kagame sont accablantes, soutenues par deux rapports des Nations unies.

« Les exactions graves et flagrantes commises par Paul Kagame et consorts sont confirmées, notamment par deux rapports des Nations unies.  Nous sommes donc ici devant des évidences sur ce que Paul Kagame et ses complices font en RDC », a-t-il souligné, insistant sur la nécessité d’obtenir une réparation pour les victimes de ces tueries.

Début de la campagne « CPI, justice pour la RDC »

L'ouverture de ce procès a incité le vice-ministre à lancer une campagne nationale intitulée « CPI, justice pour la RDC ». Il a appelé le peuple congolais à faire front commun pour demander à la Cour Pénale Internationale (CPI) de donner une suite favorable aux deux renvois de situation (plaintes) soumis par la RDC sur les atrocités commises dans sa partie est.

« C’est maintenant ou jamais que le peuple congolais doit s’unir comme un seul homme pour demander à la CPI d’agir. Nous sommes devant des évidences. Il n’y a pas de raison que la CPI continue à traîner », a-t-il déclaré.

Me Mbemba a demandé aux ONG de défense des droits de l’homme d’accompagner le peuple dans sa quête de justice devant la CPI. Il a également menacé les ONG de défense des droits de l'homme qui ne s'engageraient pas dans cette campagne, en les avertissant qu'elles pourraient être radiées de la liste du ministère de la Justice.

Il a encouragé la jeunesse, particulièrement les étudiants, à organiser des colloques et à faire entendre leur voix, tout en sollicitant l'aide de musiciens et de leaders d’opinion pour amplifier ce message de justice en vue de faire pression sur la CPI.

« Le peuple congolais, fort de l’ouverture d’un premier procès au niveau africain, peut maintenant demander au niveau international pourquoi la CPI tarde. Alors que la RDC sait que la Cour pouvait s’autosaisir et a déjà déposé au bureau du procureur de la CPI deux renvois de situation avec des preuves. Pourquoi la CPI tarde-t-elle ? », a-t-il dit.

Il convient de noter que l'ouverture d’une audience publique prévue le 26 septembre 2024 par la Cour de justice de l’EAC contre le Rwanda intervient après la mission officielle effectuée par le vice-ministre de la Justice et contentieux international à Arusha (Tanzanie), où il a exprimé la volonté de la RDC de se retirer si sa requête n’était pas prise en compte par cette organisation.

Merveil Molo

 

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