Lors d’une conférence de presse tenue, ce vendredi 18 octobre 2024, à Kinshasa, le Congo n'est pas à vendre (CNPAV) a dévoilé une bande dessinée à travers laquelle cette plateforme dénonce des actes de corruption commis en République démocratique du Congo.
Dans cette bande dessinée intitulée : « Complot contre le Congo», cette coalition des organisations de la société civile œuvrant dans la lutte contre la corruption, a révélé le système qui « détruit » les espoirs de la Nation.
« Pays riche, pays pauvre : le Congo fait l'objet de convoitises depuis plus d'un siècle. Des investisseurs viennent, extraient les minerais et repartent riches alors que la population, elle, reste pauvre. En cause : la corruption à grande échelle qui y a élu domicile. Cachée du grand public, elle laisse des traces pourtant bien visibles: manque d'écoles, de routes, d'hôpitaux, de travail. Ce récit nous plonge dans l'une de ces grandes affaires de corruption qui ont teinté un processus de privatisation vanté comme bénéfique. Basé sur une histoire vraie, celle de la mine de Kalukundi, il nous montre les rouages d'un système qui détruit les espoirs d'une nation», peut-on lire dans cette bande dessinée qui accuse Dan Gertler, l'homme d'affaires israélien, de devenir milliardaire grâce à la privatisation des mines de la Gécamines.
Par ailleurs, le Congo n'est pas à vendre a annoncé la mise en place d’un prix appelé « Kanyaka » pour récompenser les acteurs (qu'ils soient des personnes physiques ou morales), qui ont fait preuve d'un engagement et d'un courage exceptionnels dans la lutte contre la corruption.
« Depuis que nous sommes engagés dans la lutte contre la corruption, nous avons voulu penser à une initiative qui puisse récompenser les différents hommes et différentes femmes ainsi que les institutions qui montrent l'exemple en matière d'intégrité et dans le combat contre la corruption. Nous avons pensé qu'un tel prix sera un signe d'encouragement et un modèle pour le combat contre la corruption dans notre pays. Il y a tellement des dossiers de corruption qui s'enchaînent du jour au jour et qui disparaissent le lendemain, remplacés par une autre affaire sans qu'on connaisse la suite. Alors, nous nous sommes dits qu'il serait aussi mieux de mettre en avant les cas de corruption qui ont un impact tellement négatif sur la société pour que cela reste dans la mémoire collective et puisse contribuer à pousser les gouvernants à agir », a expliqué Jean-Claude Mputu, porte-parole du CNPAV.
Il a poursuivi :
« Voilà pourquoi il y a deux catégories de prix. Les allégations de corruption doivent être traitées avec le plus grand sérieux et doivent être basées sur des preuves solides. Il est également crucial de respecter les droits des individus, y compris le droit à la présomption d'innocence et le droit à un procès équitable ».
Selon Jean-Claude Mputu, ce prix récompensera positivement ceux qui ont contribué activement à la lutte contre la corruption et mettra négativement en lumière les cas de corruption les plus graves, qui ont eu un impact « négatif et considérable » sur la société.
Raphaël Kwazi