Le caucus des parlementaires engagés dans la lutte contre la tuberculose a relancé ses activités pour la législature 2024-2028, au cours d'un atelier organisé ce vendredi 1er novembre 2024 par la structure STOP TB RDC.
Cet atelier avait pour objectif général de relancer le fonctionnement du caucus en vue d'assurer l'intégration dans l'agenda du Parlement de la question de la Tuberculose, l'augmentation du financement domestique liée à la lutte contre la tuberculose et le suivi et contrôle des dépenses publiques y afférentes.
Présentant la situation de la lutte contre la Tuberculose en RDC, le nouveau directeur du Programme National de Lutte Contre la Tuberculose ( PNLT), le docteur Jean-Pierre Malemba Tshibuyi, a affirmé que la République démocratique du Congo est en rupture des médicaments antituberculeux depuis le mois de septembre 2024.
« Ma joie est qu'en même temps que nous arrivons, le caucus relance ses activités. C'est un plaisir de sentir que la communauté veut encore se mettre debout. Nous nous engageons en vous disant que notre porte reste toujours ouverte. Si on a besoin de notre implication, nous sommes prêts à marcher avec la communauté. Mais, il y a des notes qui sont sombres au moment où on parle. Nous sommes en problème de rupture de médicaments pour la tuberculose de première ligne. Au premier semestre de cette année, nous avions déjà 7.000 malades qui étaient dans la file d'attente. Ils n'ont pas accès au traitement faute de médicaments. Honorables députés, chers membres de la société civile, si on vous en parle, c'est parce qu'on connaît l'influence que vous pouvez avoir sur les autorités du pays et celles de l'international. Il n'y a pas que ça. On a pas mal d'autres problèmes », a déclaré le Dr Jean-Pierre Malemba Tshibuyi.
Pour sa part, le coordonnateur de STOP TB RDC, Maxime Lunga, a souligné que ces chiffres sont de septembre 2024. À l'en croire, au terme d'une réunion de crise ténue le 15 octobre dernier, la RDC comptait 9.000 malades de tuberculose qui n'avaient pas accès au traitement faute de médicaments.
Ce qui est encore plus grave, a souligné Maxime Lunga, le PNUD qui a la charge de commander ces médicaments pour la RDC en ce qui concerne le premier trimestre 2025, ne l'a pas encore fait à ce jour. Chose qui fait beaucoup craindre au regard du caractère très contagieux et mortel de cette maladie, mais aussi du risque de ne pas être servi à temps, étant donné la réduction de la production mondiale des antituberculeux.
Répondant aux questions des députés nationaux sur le pourquoi de cettte rupture des médicaments en RDC, le nouveau directeur de PNLT a souligné qu'il s'agit d'une situation au niveau international, résultant du fait que l'OMS a retiré la licence de fabrication a beaucoup de firmes pharmaceutiques, question de mettre de l'ordre dans cette filière.
Selon lui, la RDC doit arriver à fabriquer au niveau interne les médicaments antituberculeux. Le directeur du PNLT a, en outre, rassuré avoir mené des actions tant à l'interne qu'à l'international pour pallier ce problème de rupture de médicaments. Selon lui, l'OMS a souligné avoir mis la RDC sur la liste de ses priorités pour être parmi les premiers pays servis dès que la production reprend.
« Une des actions attendues des députés, c'est notamment de rappeler à l'État son rôle. C'est connu que depuis longtemps, les médicaments reçus par les malades dans ce pays nous sont achetés par le Fonds mondial à travers le GDF. Le Fonds mondial investit pour 90%. Le pays s'est engagé à un moment pour 5% et les autres partenaires devaient aussi apporter leurs 5%. Mais je puis vous dire que c'est exceptionnel qu'on arrive à 3% de la contribution du pays. On a toujours un gap parce que la part de l'État n'est pas donnée. Nous vous demandons de nous aider à ce qu'on puisse disponibiliser ces fonds qui puissent nous aider à rendre services à la population. Le montant attendu est de 113.298.919 USD pour arriver à mettre fin, donc à traiter la tuberculose de façon optimale et atteindre d'ici 2030 son élimination », a plaidé le Dr JP Malemba.
Dans son mot, le président du Caucus des parlementaires dédié à la lutte contre la tuberculose, Léon Mondole, a remercié le président de la République, Félix Tshisekedi, pour son implication dans la lutte contre les maladies en général, particulièrement la tuberculose. Il a exhorté ses collègues députés qui viennent d'être élus à prendre à bras-le-corps ce combat contre la tuberculose en RDC.
Le coordonnateur de STOP TB RDC a plaidé pour une implication beaucoup plus affirmée des parlementaires, question de pousser le gouvernement à respecter ses engagements et à atteindre les objectifs assignés au niveau international.
Après la cérémonie protocolaire, les participants ont assisté à plusieurs présentations. Clôturant ces assises, le député national Léon Mondole a annoncé que son caucus projette de rencontrer les présidents de deux chambres du Parlement à la fin de la session en cours, pour obtenir leur adhésion à ce combat. Il a aussi annoncé la tenue d'un atelier à la même période, visant à élaborer le plan d'action 2025.
ODN