La ministre des Affaires étrangères, coopération internationale et francophonie, Thérèse Kayikwamba Wagner, a accusé, lundi 9 décembre dernier ,le mouvement rebelle M23 d'exécuter les stratégies dictées par les intérêts du Rwanda dans l'Est de la République Démocratique du Congo.
Elle a fait cette déclaration lors de son intervention devant le Conseil de sécurité des Nations unies, à New-York, aux Etats-Unis d’Amérique.
«Je le dis avec force : l’appréciation du Rwanda sur nos défis internes ne lui donne aucun droit d’y intervenir.
Le Rwanda invoque aussi l’idée que le M23 représenterait des communautés marginalisées. Permettez-moi de poser une question simple à cette assemblée : depuis quand des massacres, des déplacements forcés et la réorganisation démographique de territoires sont-ils des moyens légitimes pour répondre à des revendications ethniques ou sociales ? Le M23 ne défend pas une cause ; il exécute une stratégie dictée par les intérêts du Rwanda», a-t-elle accusé le Rwanda .
Thérèse Kayikwamba a également indiqué que le M23 ne défend pas des minorités, mais il contrôle des ressources et affaiblit la souveraineté de la RDC.
«Le Groupe d’experts l’a démontré : il ne s’agit pas de défendre des minorités, mais de contrôler des ressources et d’affaiblir la souveraineté de la RDC. Enfin, le Rwanda prétend que les mesures qu’il qualifie de défensives seraient légitimées par des propos tenus par des responsables congolais. Je rejette fermement cette allégation. Aucun propos quelconque ne peut justifier les massacres des civils, les pillages des ressources ou l’occupation de territoires. Rien, absolument rien, ne peut légitimer les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité, ou la violation de la Charte des Nations Unies», a-t-elle déclaré.
Par ailleurs, elle a blâmé le Rwanda pour la présence illégale de ses troupes sur le territoire congolais.
« Soyons clairs. Je ne blâme pas le Rwanda pour tous les maux de la RDC. Je blâme le Rwanda pour : la présence illégale de ses troupes sur notre territoire ; le massacre de Kishishe ; le bombardement du camp de déplacés de Mugunga ; le pillage systématique de nos ressources naturelles ; et les attaques contre les soldats de la paix des Nations unies et de la SADC. Je blâme donc le Rwanda pour les violations de la Charte des Nations Unies. Ces actes sont tous des crimes ; ils ne relèvent pas d’un quelconque malentendu ou de différends bilatéraux», a-t-elle fait savoir au Conseil de sécurité de l'ONU.
La ministre des Affaires étrangères a exigé que le droit international soit respecté et que la souveraineté de la RDC soit protégée.
« Le peuple congolais, dans toutes ses composantes, aspire à la paix et à la stabilité. Ces aspirations légitimes ne sauraient être réduites au silence par des stratégies de division et de domination. Mon pays est résolu à protéger ses citoyens, à préserver son intégrité territoriale, et à bâtir un avenir où la souveraineté des États est respectée et non manipulée. Nous ne demandons pas de faveur ; nous exigeons que le droit international soit respecté, que la souveraineté de la RDC soit protégée, et que les responsabilités des actes commis soient pleinement assumées », a-t-elle demandé au Conseil de sécurité.
Pour mettre fin à cette guerre, la cheffe de la diplomatie congolaise a souligné que la RDC s’est engagée avec « détermination » au processus de paix de Luanda sous les auspices du président angolais, Joao Lourenco.
Raphaël Kwazi