Delly Sesanga, ancien député national et candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2023, était panéliste ce mardi 17 décembre 2024 lors d’un atelier organisé par l’Église du Christ au Congo (ECC) sur l’opportunité et l’incidence de la réforme constitutionnelle en RDC.
Il est intervenu sur l’incidence de cette probable révision/changement de la Constitution sur le pacte républicain de Sun City. Cet homme politique a indiqué que le changement de la Constitution aura une incidence néfaste sur le pacte républicain qui a aboli le pouvoir autoritaire.
« Cette Constitution n’est pas le fruit des belligérants, encore moins des étrangers. Pour preuve, l’option prônée par ces belligérants, celle de la possibilité de faire plus de deux mandats, n’a pas été retenue dans l’actuelle Constitution. Il est faux de dire que cette Constitution est l’œuvre des étrangers. Des experts étrangers ont été associés à l’élaboration de l’avant-projet. À titre d’exemple, il y avait un expert béninois qui a été consulté en raison de son expérience démocratique avancée après la conférence nationale dans son pays », a déclaré Delly Sesanga.
Dans la foulée, il a ajouté que l’actuelle Constitution de la RDC est le fruit d’une synthèse de l’expérience constitutionnelle de la RDC depuis la loi fondamentale, la Constitution de Luluabourg, la Constitution de 1967, ainsi que le projet de Constitution issu de la conférence nationale souveraine de 1992.
Pour sa part, le professeur Ngondakoy, un autre panéliste, estime que la pertinence d’une révision ou d'un changement de la Constitution doit répondre à la question de savoir si les options fondamentales de la Constitution de l’État ont perdu leur utilité.
Deux autres intervenants, à savoir les professeurs Pwate et Kapanga, plaident pour une révision/changement de la Constitution afin d’améliorer le système électoral congolais et d'instaurer un nouvel ordre politique et économique, en opposition à l’ordre actuel néolibéral.
Selon le révérend Éric Senga, secrétaire général de l’ECC, cet atelier s’inscrit en perspective de la tenue prochaine du Comité exécutif national, organe suprême de l’ECC, qui devra se prononcer sur deux questions majeures : la question sécuritaire et la question de la révision constitutionnelle.
« Vous avez suivi, le 5 décembre 2024, la communication du président national de l’ECC qui invitait les fils et filles du Congo à réfléchir profondément et à annoncer la tenue du Comité exécutif national afin de donner la position de l’Église sur la question sécuritaire et sur le débat concernant l’opportunité de la révision constitutionnelle », a-t-il rappelé.
Cet atelier a été organisé par l’Église du Christ au Congo (ECC) à travers sa Commission justice, paix et sauvegarde de la création, dans le cadre de l’engagement de l’élite citoyenne dans le processus démocratique en RDC. Il s’inscrit dans le cadre du projet « Lema 2028 » mis en place par l’Église du Christ au Congo dans le but de préparer les prochaines élections.
David Mukendi K.