
Le député national Willy Mishiki Buhini a exprimé, ce mercredi 16 avril 2025, à Kinshasa, son soutien à l’appel au fédéralisme lancé par Olivier Kamitatu.
Le représentant de la circonscription électorale de Walikale, située dans la province du Nord-Kivu, l'a dit dans une interview exclusive accordée à 7SUR7.CD.
Ce membre de l'Union sacrée de la Nation estime que le fédéralisme seul ne marche pas, mais il propose de le combiner à la bonne gouvernance et surtout à la réconciliation du Congolais avec Dieu. Selon lui, cette initiative pourrait contribuer à régler la crise actuelle en République démocratique du Congo.
« C'est vrai, je ne suis pas de la même obédience politique qu'Olivier Kamitatu, mais je pense que le fédéralisme comme forme de l'État pourrait aujourd'hui contribuer à régler la crise que nous connaissons aujourd'hui puisque tout le monde a tendance à venir à Kinshasa s'enrichir, la politique est devenue une carrière, une source d'approvisionnement. Toutes les provinces produisent, mais elles sont de plus en plus pauvres. C'est Kinshasa qui s'enrichit, alors que Kinshasa est une province comme toutes les autres. Et lorsque vous voyez dans la répartition, Kinshasa comme province, les autochtones de Kinshasa, les humbu, Teke que je représente aujourd'hui, ne se retrouvent pas puisqu'ils sont piétinés chez eux par les originaires des autres provinces. Je peux dire ici que la menace qui planait sur le pays dans les années 60 avec le risque de balkanisation n'existe plus, nous avons évolué. Nous, nous pensons que le fédéralisme seul ne marche pas, mais il faut aussi combiner le fédéralisme à la bonne gouvernance et surtout à la réconciliation du Congolais avec Dieu, du Congolais avec lui-même et du Congolais avec son pays », a-t-il commenté.
L'élu de Walikale soutient aussi que le fédéralisme est la forme d’État la mieux adaptée pour la RDC. Par ailleurs, il pense qu'il pourrait booster le développement des provinces.
« Le fédéralisme, pour moi, c'est une forme de l'État qu'on n'a pas encore mieux expérimentée au Congo. On est passé avec Kabila par l'unitarisme, ça a été un échec, on est passé de l'unitarisme avec les ETD, c'est encore un échec cuisant. Alors revenons maintenant au fédéralisme, c'est la seule forme politique de l'État qu'on n'a pas encore essayée. Moi, je suis convenu que chaque province de notre pays regorge de ressources. Rien que l'eau et le vent, l'air. Il faut laisser les gens se développer, le programme de 145 territoires piétine parce que c'est Kinshasa qui dicte tout. Moi, je suis de Walikale, je suis à 2.400 kilomètres de Kinshasa, comment est-ce que Kinshasa peut développer Walikale ? Alors que mon chef-lieu Goma est à 200 kilomètres, si nous avons le fédéralisme, le développement de Walikale serait boosté à partir de Goma», a-t-il déclaré.
Et d'ajouter : «Nous pensons que même ceux-là qui prennent les armes à Goma vous disent qu'ils veulent venir à Kinshasa pourquoi parce qu'il y a l'unitarisme lorsqu'il y aura le fédéralisme il ira chez lui faire sa rébellion. Pour dire que le fédéralisme comme forme de l'État couplée à la réconciliation avec Dieu, avec soi-même avec son pays, je pense que ça peut être une solution d'une paix durable en RDC et même la fin des conflits que nous connaissons aujourd'hui».
Dans une tribune publiée vendredi 11 avril dernier, Olivier Kamitatu, cadre du parti politique Ensemble pour la République, a plaidé pour un dialogue national inclusif en vue de l’adoption des reformes constitutionnelles afin d'aboutir à un État fédéral.
Selon lui, le fédéralisme représente une voie réaliste et nécessaire pour construire un Congo « uni, prospère et pacifique », où chaque région jouerait un rôle actif dans le destin commun.
Raphaël Kwazi