
Dans une déclaration ce samedi 5 juillet 2025, le Parti Travailliste (PT) de Steve Mbikayi est monté au créneau pour dénoncer la campagne orchestrée contre l’accord de paix RDC - Rwanda.
Cette formation politique membre de l’Union Sacrée affirme que l’accord de Washington n’est pas un chèque en blanc mais une matrice de sortie de crise, conditionnée par la vigilance du peuple congolais et la solidité de ses institutions.
Par ailleurs, le Parti Travailliste dit réaffirmer son soutien total et lucide au président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, qu’il considère comme un artisan d’une paix fondée sur la souveraineté, la justice et le développement.
Ci-dessous, l’intégralité de la déclaration du PT ;
Déclaration du Parti Travailliste
À propos de la campagne orchestrée contre l’accord de paix RDC–Rwanda
Après la signature de l’accord de paix entre la RDC et le Rwanda, nous avons constaté qu’ une campagne d’intoxication est organisée en vue de désorienter l’opinion publique .
Le Parti Travailliste, qui soutient les efforts déployés par le Président de la République, n’est pas resté indifférent à cette stratégie de désinformation tendant à décourager notre peuple et à illégitimer cet accord.
Après sa marche organisée avec succès dans les rues de Kinshasa le 30 juin dernier, le Parti Travailliste a organisé du 4 au 5 juillet 2025, un conclave extraordinaire. L’objectif était d’analyser cette situation, éclairer la lanterne de la population et fournir à ses cadres des éléments de langage pour une contre-offensive médiatique.
À l’issue de ce conclave, le Parti Travailliste rend publique la déclaration suivante :
I. Mise au point doctrinale sur la prétendue cogestion des ressources naturelles avec le Rwanda
Après une analyse rigoureuse de l’accord, le Parti Travailliste conclut que les interprétations selon lesquelles l’accord de paix consacrerait une cogestion des ressources naturelles de la RDC avec le Rwanda sont totalement biaisées. Nulle part dans cet accord il n’est question de « cogestion des minerais » au sens d’un partage de souveraineté ou d’une gouvernance conjointe des ressources congolaises.
Le point 6 de l’accord, relatif à l’intégration économique, s’inscrit dans une logique de coopération régionale strictement encadrée, conforme au droit international et aux instruments juridiques africains, notamment :
• La Communauté économique des pays des Grands Lacs (CEPGL), dont l’article 2 prône « l’exploitation commune des ressources naturelles transfrontalières dans un esprit de respect mutuel des souverainetés » ;
• La Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL), dont le Pacte de 2006 stipule à l’article 9 : « Les États membres conviennent de renforcer la coopération transfrontalière […] dans le respect des souverainetés nationales » ;
• La Communauté d’Afrique de l’Est (CAE), à laquelle la RDC a adhéré en 2022, prévoit à l’article 5 du Traité d’Arusha la « libre circulation des personnes, des biens, des services et des capitaux, et la coopération dans les infrastructures, l’énergie et l’environnement ».
II. Sur les parcs transfrontaliers et le lac Kivu
Le Parc national des Virunga (RDC) et le Parc des Volcans (Rwanda) forment un écosystème transfrontalier reconnu par l’UNESCO comme patrimoine mondial. Leur gestion concertée est une exigence écologique, non une concession politique. Il en va de même pour le lac Kivu, dont la nappe gazière souterraine s’étend indistinctement sous les deux pays.
Aucune souveraineté n’est ici compromise : il s’agit d’organiser une exploitation cohérente, contrôlée et profitable, en remplacement des pillages anarchiques.
Des précédents existent ailleurs :
• Mozambique – Tanzanie : cogestion des réserves marines encadrée par la SADC ;
• Argentine – Chili : traité de 1991 sur les ressources minières andines ;
• France – Italie : accords sur la gestion conjointe du tunnel du Mont-Blanc et de parcs alpins, sans dilution des souverainetés.
III. L’économie comme outil de pacification : précédents historiques
L’économie a souvent servi de levier à la paix. Quelques exemples emblématiques :
1. Le traité de paix Israël–Jordanie (1994) comprenait des dispositions sur la gestion conjointe des ressources en eau et la mise en place de zones industrielles binationales ;
2. La Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA), signée en 1951 entre d’anciens ennemis (France, Allemagne…), a posé les bases de l’Union européenne sur un principe simple : coopérer sur les ressources critiques pour désarmer les tensions ;
3. Éthiopie – Érythrée : l’accord de paix signé en 2018 entre ces deux pays longtemps ennemis s’est immédiatement accompagné de dispositions économiques, comme la réouverture des ports érythréens au commerce éthiopien, la réhabilitation des voies de transport et la suppression des obstacles douaniers. Ce modèle montre qu’il est possible de dépasser les conflits par une coopération régionale sans dilution des souverainetés.
IV. L’accord de Washington ne sape pas les acquis précédemment obtenus au Conseil de sécurité de l’ ONU
L’argument selon lequel l’accord de Washington saperait les acquis obtenus précédemment au Conseil de sécurité de l’ ONU est juridiquement faux et politiquement simpliste.
• L’accord de paix signé à Washington ne nie pas l’agression rwandaise, ne retire pas les résolutions onusiennes, et n’annule aucune des conclusions des experts de l’ONU. Il s’inscrit dans une logique de paix, non de révision du passé.
• Les engagements bilatéraux n’effacent aucunement les responsabilités pénales ou politiques, ni les preuves consignées dans les rapports du Conseil de sécurité.
Exemple : les accords d’Oslo (Israël–OLP) n’ont pas annulé les résolutions de l’ONU sur la Palestine, mais ont visé à créer une dynamique de dialogue.
• Les États-Unis, initiateurs de cet accord, sont membres permanents du Conseil de sécurité. L’initiative de Washington ne peut donc pas être vue comme une trahison de l’ONU, mais plutôt comme une prolongation pragmatique d’une diplomatie multiforme.
• Enfin, rien dans l’accord de Washington ne contredit les résolutions antérieures. Il s’agit d’une nouvelle phase, complémentaire, visant à stabiliser la région par une approche intégrée : paix + sécurité + développement.
À ce sujet, ceux qui expriment une inquiétude politique et ceux qui adressent des lettres ouvertes aux autorités font une confusion entre reconnaissance diplomatique, engagement bilatéral et droit international.
Ils reflètent une opposition de posture, visant à freiner l’élan de l’accord. Que cet accord ait certaines faiblesses, c’est tout à fait normal parce que c’est une résultante du compromis des deux positions diamétralement opposées. Toutefois, il est bénéfique pour la RDC dans la mesure où l’objectif principal est le rétablissement de la paix. Une paix qui nous permettra de réorganiser notre armée, en extirper les traitres pour faire de notre pays une nation dont la paix ne dépendra plus des dialogues et des accords, mais d’une puissance de feu qui la faira dans la sous-région.
Le Parti Travailliste demande à tous les patriotes congolais de se lever comme un seul homme pour stopper net la campagne d’intoxication à ce sujet et soutenir les efforts que ne cesse de déployer le Président de la République pour le retour de la paix dans notre pays.
IV. Encouragement au Président du Président du Parti
Pendant ce conclave, le Parti Travailliste a relevé que son président national, le camarade Steve Mbikayi est un combattant inlassable pour la cause de la patrie. Un défenseur inlassable du régime. Le parti a levé l’option de l’accompagner activement dans le combat qu’il a toujours mené pour ne pas laisser le champ libre aux adversaires du régime, qui manipulent les concepts de souveraineté pour justifier l’enlisement.
Le moment historique que traverse notre pays exige un sursaut patriotique. La direction du Parti demande à tous ses cadres d’aller vers les populations, d’expliquer, de rassurer, mais aussi de dénoncer les campagnes de désinformation qui visent à torpiller l’accord.
III. L’économie comme outil de pacification : précédents historiques
L’économie a souvent servi de levier à la paix. Quelques exemples emblématiques :
1. Le traité de paix Israël–Jordanie (1994) comprenait des dispositions sur la gestion conjointe des ressources en eau et la mise en place de zones industrielles binationales ;
2. La Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA), signée en 1951 entre d’anciens ennemis (France, Allemagne…), a posé les bases de l’Union européenne sur un principe simple : coopérer sur les ressources critiques pour désarmer les tensions ;
3. Éthiopie – Érythrée : l’accord de paix signé en 2018 entre ces deux pays longtemps ennemis s’est immédiatement accompagné de dispositions économiques, comme la réouverture des ports érythréens au commerce éthiopien, la réhabilitation des voies de transport et la suppression des obstacles douaniers. Ce modèle montre qu’il est possible de dépasser les conflits par une coopération régionale sans dilution des souverainetés.
Recommandations stratégiques
Le Parti Travailliste recommande
1. Intégration encadrée : Création d’un comité tripartite RDC–Rwanda–USA composé de techniciens, parlementaires et représentants de la société civile pour surveiller l’exécution de l’accord.
2. Souveraineté garantie : Inclusion dans l’accord final d’un article de non-délégation de souveraineté économique, à l’image de l’article 125 du traité CECA.
3. Appui militaire explicite des USA : Toute coopération économique doit être accompagnée de la sécurité effective des frontières congolaises par la neutralisation du M23 et des FDLR.
4. Reconstruction des zones sinistrées : Création d’un Fonds spécial pour le Kivu, financé par les bailleurs bilatéraux et multilatéraux.
5. Communication stratégique : Lancement d’une campagne nationale d’explication, animée par les leaders politiques de la majorité, les universitaires et les relais sociaux.
Conclusion
L’accord de Washington n’est pas un chèque en blanc, mais une matrice de sortie de crise, conditionnée par la vigilance du peuple congolais et la solidité de ses institutions.
L’histoire enseigne que la paix se construit par le compromis, que la souveraineté s’affirme aussi dans la coopération bien négociée, et que l’inaction produit des tragédies là où l’intelligence diplomatique offre des victoires durables.
Le Parti Travailliste réaffirme son soutien total et lucide au Président de la République, garant de l’unité nationale, chef des armées et artisan d’une paix fondée sur la souveraineté, la justice et le développement.
Fait à Kinshasa, le 5 juillet 2025
Pour le Parti Travailliste, Steve Mbikayi Mabuluki
Président National
Jephté Kitsita