
Dans un effort de réforme, la Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique (DGTCP) a lancé une formation de remise à niveau pour les comptables publics et le personnel des postes comptables. L'objectif est de leur permettre d'acquérir les nouvelles compétences nécessaires à la mise en œuvre de la réforme de la fonction comptable.
Cette formation couvre la gestion et le contrôle des finances publiques, ainsi que les règles de passation des marchés publics.
Cette session a été lancée ce vendredi 8 août 2025 à Kinshasa par Serge Maabe Muanyimi, directeur général par intérim de la DGTCP.
Il a expliqué que l'un des volets de cette réforme est la transition du rôle du comptable, qui passera d'un simple « comptable à demeure » à un comptable assignataire. Ce nouveau rôle lui confère un pouvoir important sur les opérations d'engagement, de liquidation et d'ordonnancement des dépenses.
« Le ministère des Finances est au cœur d'une grande réforme, celle de la restauration de la fonction comptable. Cette réforme s'inscrit dans le plan stratégique des réformes des finances publiques, dont le pilier 4 porte sur la réforme de la comptabilité publique et la gestion de la trésorerie. Après plusieurs années, elle entre dans sa phase de croisière sous le leadership du ministre Doudou Fwamba. Cette réforme consiste à faire en sorte que le comptable public, qui était jusqu'à présent un comptable à demeure, placé à côté des gestionnaires de crédit sans grande responsabilité particulière, se voie investir de nouveaux pouvoirs. Il aura notamment un pouvoir accru d'assignation sur les opérations d'engagement, d'ordonnancement et de liquidation des dépenses effectuées par les ordonnateurs. Le comptable quitte son rôle pour devenir un comptable assignataire. Pour ce faire, il était nécessaire que les agents et cadres de la DGTCP puissent bénéficier des enseignements les plus à jour en matière de fondamentaux de la comptabilité publique, de gestion et de contrôle des finances publiques, ainsi que de passation des marchés publics », a déclaré Serge Maabe Muanyimi, directeur général par intérim de la DGTCP.

Selon lui, cette formation vise à préparer les comptables à leurs nouvelles responsabilités. L'un des changements majeurs, a-t-il précisé, est l'introduction de la responsabilité personnelle et pécuniaire des comptables dans l'exercice de leurs fonctions.
« Jusqu'à aujourd'hui, les comptables publics n'avaient pas de responsabilité personnelle et pécuniaire dans l'exercice de leurs fonctions. À partir du moment où la fonction comptable est restaurée, les comptables seront contrôlés personnellement et pécuniairement sur les deniers qu'ils gèrent au quotidien. Par conséquent, sur des sujets comme le contrôle des finances publiques, ils doivent comprendre les enjeux et les défis qu'implique cet accroissement de leur responsabilité », a-t-il affirmé.
À en croire le numéro 1 de la DGTCP, la RDC s'apprête à passer d'une comptabilité budgétaire simple à une comptabilité générale en partie double. De ce fait, a-t-il expliqué, les comptables doivent donc maîtriser de nouvelles connaissances comme la comptabilité en droit constaté ou d'exercice, qui se rapproche des normes internationales de la comptabilité publique et privée. Il a insisté sur le fait que ces notions sont indispensables pour la tenue de la comptabilité générale, qui exige plus de rigueur.
« Du point de vue de la comptabilité publique, celle tenue par les comptables jusqu'à aujourd'hui est une comptabilité budgétaire, simple, qui n'est pas à partie double. Maintenant que nous passons à la comptabilité générale, les comptables publics doivent comprendre ce qu'est la comptabilité en droit constaté ou d'exercice, et en quoi elle diffère de la comptabilité budgétaire. Ce sont des notions très importantes concernant la tenue de la comptabilité, notamment la comptabilité générale, qui a des exigences beaucoup plus accrues, car elle s'aligne sur des normes plus proches de la comptabilité privée, tout en s'inspirant de la comptabilité publique au niveau international », a-t-il indiqué.
Serge Maabe Muanyimi a souligné l'importance de la formation continue pour garantir la qualité de la réforme.
« L'apprentissage permanent est le mot d'ordre de la DGTCP », a-t-il conclu.
Cette session, organisée en collaboration avec l'École Nationale des Finances (ENF), prendra fin le 13 août.
Merveil Molo