À moins de trois mois de son terme, le Plan National du Numérique (PNN) 2025 de la République Démocratique du Congo (RDC) affiche un taux de réalisation de 58 %. Sur les 69 projets prioritaires qu'il contient, 40 sont jugés terminés ou opérationnels, selon les données présentées lors de l'atelier de restitution de la deuxième évaluation du PNN, tenu le mercredi 8 octobre 2025 à l’Hôtel du Gouvernement.
Cette évaluation, organisée par l’Agence pour le Développement du Numérique (ADN) en collaboration avec le ministère de l’Économie numérique, a révélé que sur les 40 projets comptabilisés, 17 sont totalement terminés et 23 sont opérationnels. Toutefois, l'urgence est de mise, car 29 projets restent à ce jour non démarrés sur cette feuille de route stratégique, adoptée en 2019 et structurée autour de quatre piliers : infrastructures, contenus, usages applicatifs et gouvernance-régulation.
Le coordonnateur adjoint de l’ADN chargé des questions techniques et de planification, Jean-Luc Mugogwa Katshelewa, a pointé du doigt la principale difficulté rencontrée. Il a alerté sur le déficit de financement du Trésor public pour des projets à caractère régalien, c'est-à-dire ceux pour lesquels "il est très difficile de monter un modèle économique pour attirer des investisseurs" car ils sont "non bancables". Il a cité en exemple la construction de centres communautaires internet par territoire ou la formation des fonctionnaires.
En dépit de ce bilan, le coordonnateur de l'ADN, Dominique Migisha, s'est montré optimiste. Il s'est réjoui de l’engagement présidentiel, annoncé en marge de la 80ᵉ Assemblée générale des Nations Unies, d’un investissement d’un milliard de dollars américains du Trésor public sur les cinq prochaines années. Cet investissement est destiné à "soutenir et accélérer la transformation digitale de la RDC »," offrant un "souffle nouveau pour la gouvernance numérique et la digitalisation inclusive."
Il a indiqué que cette enveloppe sera complétée par un financement de 400 millions de dollars USD de la BanqueMondiale et de 100 millions d’euros de l’Agence Française au Développement pour la période 2025-2029, signalant une mobilisation internationale significative pour la RDC numérique.
Clôturant l'atelier, le ministre de l’Économie numérique, Augustin Kibassa Maliba, a réaffirmé la détermination du gouvernement à bâtir un écosystème numérique solide. Il a appelé à définir collectivement "un nouveau chemin pour un futur où l'innovation technologique ne sera plus un privilège, mais un moteur de progrès adapté à nos réalités et accessible à tous".
Le ministre a fixé un nouvel horizon : "Un futur où, à l’horizon 2030, la nation devenue véritablement digitale pourra assumer son rang de hub technologique au cœur de l’Afrique."
Dans la foulée de cette restitution, il a présidé la cérémonie de lancement des travaux des commissions de rédaction de la prochaine feuille de route stratégique, le Plan National du Numérique 2026-2030, ainsi que de la stratégie nationale de l’intelligence artificielle de la RDC, marquant officiellement le début de la planification de la prochaine phase de la transformation digitale du pays.
Merveil Molo