Le "brassage" : Solution politique ou stratégie d'assujettissement historique ? (Tribune)

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Le concept d’intégration des groupes rebelles au sein de l’armée n’est pas nouveau en RDC. Par le passé, le brassage a souvent servi à consolider l’influence d’éléments hostiles — notamment ceux soutenus par le Rwanda — en créant des poches de pouvoir parallèle au sein même de nos institutions de défense, avec les conséquences tragiques que le pays continue de payer.

I. Intégration ou infiltration ?

L’intégration des rebelles dans les FARDC a, à plusieurs reprises, permis aux forces étrangères d’infiltrer les structures de l’État, de neutraliser la résistance interne et d’exercer un contrôle direct ou indirect sur les zones stratégiques riches en ressources naturelles. Répéter aujourd’hui le même schéma avec le M23/AFC serait perçu comme une capitulation pure et simple : une négociation de la souveraineté en échange d’une paix illusoire, imposée par la pression militaire.

II. Le M23/AFC : Instrument d’une guerre par procuration

Le M23/AFC n’est pas un mouvement rebelle congolais légitime. Il constitue une entité créée, financée, équipée, entraînée et commandée par le Rwanda, comme le démontrent plusieurs rapports des Nations Unies et des experts nationaux et internationaux.

Ce groupe est avant tout un outil de guerre par procuration destiné à :

- Déstabiliser durablement l’Est de la RDC ;

- Contrôler et exploiter les richesses minières ;

- Installer un système de domination rwandaise dans la région.


Intégrer ces éléments au sein des FARDC reviendrait à admettre dans l’armée des individus dont la loyauté n’est pas nationale, mais tournée vers un pays étranger. C’est offrir au Rwanda un accès direct aux informations militaires sensibles, à la planification opérationnelle et à la chaîne de commandement.Autrement dit : remettre les clés de la forteresse à l’ennemi.

 

 

III. La position de Tshisekedi : Courage et clairvoyance stratégique

Le refus clairement exprimé par le Président de la République marque une rupture fondamentale avec les compromis passés. Ce positionnement fixe une limite indépassable pour la protection de l’État et réaffirme qu’aucune armée nationale ne peut être bâtie avec des éléments soumis à des intérêts étrangers.

La seule voie crédible vers une paix durable passe par :

- Le retrait inconditionnel des troupes et milices rwandaises ;

- Le désarmement et la reddition du M23/AFC ;

- La traduction en justice de ses dirigeants.

Après les échecs retentissants du brassage et du mixage, la seule option acceptable est un processus individuel de démobilisation et de réinsertion pour les anciens combattants congolais véritablement repentis — mais jamais plus de fusion collective avec un groupe armé.

IV. L’impératif de l’Union sacrée

La souveraineté de la RDC est en jeu. Elle exige une union nationale sans fissure, bien au-delà des clivages politiques. Il est temps de lancer un appel solennel à la société civile, aux médias libres, aux forces vives et à tous les citoyens afin de soutenir fermement cette ligne de souveraineté.

Ce soutien doit se matérialiser par :

- Une pression constante sur la communauté internationale pour contrer la stratégie rwandaise ;

- Un appui réel aux réformes de professionnalisation des FARDC afin d’en faire une armée forte, cohésive et véritablement républicaine.

Le refus du brassage est, en réalité, un combat pour l’identité du Congo : décider si la nation sera maître de son destin ou un simple figurant manipulé par des puissances extérieures.

Conclusion

Le refus du brassage n’est pas une posture politique. C’est un acte fondamental, un choix vital, la seule réponse rationnelle et patriotique pour empêcher la dissolution programmée de l’État congolais. Il affirme que : La souveraineté n’est pas négociable. L’armée ne sera jamais le refuge des représentants d’une puissance expansionniste. Ce refus marque le début du réveil congolais.

Tribune du député national Michel Moto