Le député national Carly Nzanzu Kasivita, élu du territoire de Beni (Nord-Kivu), a demandé à la Première ministre de la République démocratique du Congo, Judith Suminwa, de reconduire les mesures d'allègement fiscaux et parafiscaux accordées en 2024 aux opérateurs économiques du Nord-Kivu et de l’Ituri, provinces sous état de siège.
Dans une correspondance adressée à la cheffe du gouvernement consultée par 7SUR7.CD le vendredi, l’élu affirme que l’esprit du décret présidentiel censé atténuer l’impact de l’insécurité sur les activités économiques n’a pas été respecté sur le terrain.
Selon cet élu du Nord-Kivu, les mesures décidées par Kinshasa, notamment la réduction de la parafiscalité sur les produits stratégiques comme le carburant, auraient été contredites par des pratiques provinciales, entraînant une augmentation des charges pour les transporteurs et exportateurs.
Au Nord-Kivu, la taxe conventionnelle sur les camions-citernes de 40 m³ serait passée de 1 000 dollars à 3 000 dollars, en dépit du décret qui prévoyait un allégement. Les exportations du cacao et du café auraient également été grevées de frais supplémentaires, fixés respectivement à 10 dollars et 5 dollars la tonne, en contradiction avec les principes du Code agricole, assure l’élu.
Dans la même province, dit-il, les agences en douane auraient relevé leurs honoraires à 1 200 dollars par camion-citerne, alors que ces services relèvent du principe de libre concurrence. En Ituri, la taxe conventionnelle sur le carburant aurait par ailleurs été majorée, passant de 1 000 à 1 500 dollars par camion-citerne.
Pour le député Carly Nzanzu Kasivita, ces surcharges, toutes répercutées sur les consommateurs, compromettent les efforts du gouvernement visant à soulager des populations « meurtries » par l’insécurité et à encourager la reprise économique.
Carly Nzanzu Kasivita appelle ainsi à la reconduction du décret nᵒ 24/017 du 21 novembre 2024, dont l’échéance de douze mois est arrivée à terme, ainsi qu’à la prorogation du décret nᵒ 25/04 du 13 février 2025, estimant que ces dispositifs demeurent essentiels pour stabiliser les provinces sous état de siège.
Il exhorte la Première ministre à rétablir pleinement la politique nationale de décompression fiscale afin que les communautés locales bénéficient réellement des mesures décidées par le gouvernement central.
David Lupemba, à Goma