La situation humanitaire au Sud-Kivu devient de plus en plus préoccupante. En l’espace d’une seule journée, plus de 35 000 personnes ont été déplacées à Mboko, tandis que 22 000 autres Congolais ont trouvé refuge au Burundi, à la suite de la prise de la ville d’Uvira par les forces rwandaises et leurs supplétifs de l'AFC/M23.
Ces chiffres alarmants ont été communiqués par la ministre d’État, ministre des Affaires sociales, Actions humanitaires et Solidarité nationale, Ève Bazaiba Masudi, lors de la 70ᵉ réunion ordinaire du Conseil des ministres, tenue le vendredi 12 décembre 2025 à Kinshasa.
Selon la ministre, cette nouvelle vague de déplacements massifs vient aggraver une situation humanitaire déjà critique dans l’est de la République démocratique du Congo. Au début du mois de décembre, le Gouvernement et ses partenaires humanitaires estimaient à 14,9 millions le nombre total de personnes dans le besoin humanitaire à travers le pays. Les récents événements survenus à Uvira ont, cependant, bouleversé ces projections.
Parmi les effets immédiats de cette crise, Ève Bazaiba Masudi a cité la fermeture de la frontière avec le Burundi, interrompant un couloir vital d’approvisionnement en vivres, carburant et produits de première nécessité, ainsi qu’un flux continu de déplacés vers d’autres villes du Sud-Kivu.
Face à cette urgence, la ministre d’État a tiré la sonnette d’alarme. D’après le compte rendu du Conseil des ministres:
« les organisations humanitaires ont évacué la zone. Les besoins immédiats concernent les abris, l’eau et l’assainissement, les soins d’urgence, la sécurité alimentaire et la protection des personnes vulnérables, notamment les femmes, les enfants et les personnes vivant avec le VIH qui demeurent exposés à de multiples risques ».
Conformément aux instructions du président de la République, la ministre des Affaires sociales a recommandé une réponse gouvernementale visible et structurée. Celle-ci devra notamment porter sur :
- L’activation du mécanisme humanitaire d’urgence pour l’acheminement et la coordination de l’assistance ;
- L’accélération des démarches diplomatiques avec le Burundi en vue de l’ouverture d’un corridor humanitaire temporaire ;
- La mobilisation des mécanismes nationaux et internationaux de plaidoyer pour soutenir la stabilisation de la région.
Par ailleurs, Ève Bazaiba Masudi a également attiré l’attention du Gouvernement sur les inondations causées par les pluies diluviennes dans plusieurs provinces, notamment à Boma (Kongo-Central), Bandundu-Ville (Kwilu), Buta (Bas-Uélé) et Mushie (Mai-Ndombe), ainsi que sur la situation des victimes du phénomène Mobondo.
Christel Insiwe