Les étudiants congolais sont de plus en plus la cible du trafic d'êtres humains transnational, utilisant de fausses offres d'emploi comme appât. C’est par cette voie que certaines filles en provenance de la RDC ont été contraintes à la prostitution au Cameroun, au Ghana, au Nigeria et ailleurs, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
À l'occasion de la Journée internationale des migrants, le 18 décembre, l’OIM, la coordination de lutte contre la traite des personnes (structure de la présidence de la République), le bureau des Congolais vivant à l’étranger du ministère des Affaires étrangères et la direction nationale de la santé mentale du ministère de la Santé ont pris d’assaut l'Université de Kinshasa pour sensibiliser les étudiants aux dangers de la migration irrégulière.
Les trafiquants ont été décrits comme exploitant les vulnérabilités des étudiants. Ceux qui sont déjà piégés peuvent contacter les bureaux de l'OIM dans tous les pays pour obtenir de l'aide.
« Les étudiants congolais sont de plus en plus la cible des trafiquants. On leur miroite des offres d’emploi au Ghana, au Cameroun, au Nigeria alors qu’en réalité ces offres sont fausses. Les gens qui sont déjà en difficulté à l’étranger peuvent contacter les bureaux de l’OIM pour avoir de l’assistance. Nous aidons beaucoup de Congolais à retourner au pays en toute sécurité après une mauvaise expérience à l’étranger », a déclaré Alexandra Simpson, représentante pays de l’OIM.
Le ministère des Affaires étrangères dispose d'une direction dédiée aux Congolais de l'étranger, offrant conseils et assistance à ceux en difficulté ou souhaitant migrer légalement.
« Nous travaillons pour la promotion de la migration régulière et assistons les Congolais qui veulent participer à l’effort socio-économique du pays. Les Congolais, qui vivent à l’étranger, constituent notre préoccupation. Ils peuvent compter sur nous à tout moment. Que ça soit ceux de la diaspora, les migrants ou les Congolais en détresse dans leurs pays d’accueil », a ajouté Jean-Claude Niarolem, directeur de cette direction.
La Direction de santé mentale du ministère a également averti les étudiants que « l’herbe n’est pas toujours verte chez le voisin ». Les migrants clandestins, souvent en quête d'une vie meilleure, peuvent sombrer dans la dépression ou la toxicomanie en cas de désillusion.
« La santé mentale des migrants est une composante très importante. Il est important d’analyser pourquoi une personne peut décider de migrer clandestinement. Ça peut être dû à la pauvreté, au manque d’emploi. La santé mentale signifie le bien-être. La plupart des migrants clandestins souffrent de manque de bien-être. Là où ils vont, ils rencontrent souvent des situations encore difficiles. Apparemment ils peuvent avoir bonne mine mais intérieurement ils sont rongés. C’est pourquoi ces personnes doivent être accompagnées », a fait savoir le Dr Gedeon Samba.
Après la sensibilisation sur le terrain, une session s'est tenue avec 80 étudiants sur des thèmes tels que la traite des personnes et VGB; jeunesse, migration et développement; dignité et santé des migrants. L'humoriste Ronsia Kukiel, qui dénonce les réseaux de migration clandestine vers l'Afrique de l'Ouest sur les réseaux sociaux, était également panéliste.
Bienfait Luganywa